Jean-Pierre Gaubert. Notre mobilisation a payé puisque nous avons atteint notre objectif de 300 techniciens formés en électroménager. Mais avec la loi AGEC et le fonds réparation, il y a encore beaucoup à faire et nous estimons désormais le besoin à 500 techniciens formés pour le cru 2022-2023. La profession est en effet très demandeuse, d’une part en raison des volumes de réparation en croissance et d’autre part, du fait de la moyenne d’âge élevée dans les services après-vente et des nombreux départs en retraite à prévoir. Tous ces phénomènes font croître le besoin de techniciens en électroménager et nous nous mobilisons chaque jour pour accélérer le recrutement de candidats.

Avec les mutations du marché, il s’agit de se réinventer chaque année pour entretenir le flux de candidatures et cela se traduit à plusieurs niveaux. Tout d’abord, nous avons revu notre identité de marque avec le concours de l’agence Parties Prenantes, pour cibler les jeunes et les encourager à intégrer une formation. Un énorme travail a été fait en ce sens pour moderniser notre image, avec un nouveau logo et une nouvelle signature « Réseau Ducretet, pour se former c’est du concret » qui révèle clairement notre promesse. Cette nouvelle identité s’accompagne d’une vaste campagne digitale sur les réseaux sociaux, avec des messages courts et directs qui mettent en avant les avantages de nos formations.
Par ailleurs, le Réseau Ducretet a acquis une grande légitimité sur ces métiers de la réparation, avec une mobilisation qui a montré son efficacité depuis 30 ans et des formations qui répondent aux besoins actuels du marché. C’est le cas notamment de notre formation de Technicien Services de l’Electroménager Connecté, et nous sommes aujourd’hui en cours de finalisation pour une nouvelle certification de Réparateur multi-produits afin de répondre totalement aux besoins de la filière.

Les métiers de la réparation ne sont pas ou très peu identifiés par les jeunes, et il devient de plus en plus difficile de recruter des apprentis, alors que la filière manque cruellement de techniciens. Et ce besoin va augmenter dans les années à venir. Nous investissons donc beaucoup de temps et d’énergie pour communiquer sur les métiers et sur l’importance de la formation et ses avantages. Nous menons de nombreuses actions auprès des prescripteurs de l’emploi, qu’il s’agisse de Pôle Emploi ou des missions locales, et mettons en place des informations collectives pour informer sur le métier et les entreprises qui recrutent. Nous avons également investi massivement dans les annonces sponsorisées sur Indeed pour toucher les entreprises et nous avons renforcé les pôles Recrutement et relation entreprises de nos organisations, afin de diffuser le message au plus grand nombre.

Les entreprises ont effectivement un vrai rôle à jouer et nous mettons en place de nombreux moyens pour les accompagner. L’idée est de recruter ensemble et les entreprises doivent, elles aussi, se mobiliser. Il est important de rappeler que c’est sur le bassin d’emploi de l’entreprise que se trouve la bonne candidature à l’apprentissage. Nous avons d’ailleurs mis en place des webinaires explicatifs à destination des entreprises, pour expliquer que le Réseau Ducretet se mobilise pour les aider au recrutement de leurs futurs techniciens en électroménager. Un kit de recrutement est mis à la disposition des entreprises, il comprend des affiches types, des modèles d’annonce, les interlocuteurs stages et emplois à cibler, ainsi qu’un accompagnement dans la sélection des CV et dans la recherche des prérequis.

L’investissement des entreprises est essentiel dans le recrutement des candidats et le Réseau Ducretet les accompagne avec une palette d’outils et une connaissance du métier qui fait ses preuves depuis maintenant 30 ans. Investir dans l’alternance, c’est accompagner un apprenti pendant un an, il sera formé dans nos CFA sur les connaissances et les compétences du métier qu’il mettra en pratique dans l’entreprise, avec ses valeurs et ses spécificités. A l’issue de son alternance, le jeune formé est déjà habitué aux process de l’entreprise, il est certifié et il devient donc directement embauchable.

Nous avons démarré ce nouveau format en septembre dernier avec deux ouvertures, une à Montpellier et l’autre à Dax. Et nous allons accélérer le rythme à la rentrée prochaine, avec de nouvelles UFA à Nantes et Strasbourg. Ces UFA sont des antennes de nos CFA et nous permettent de nous développer en région, dans de grandes agglomérations avec de forts potentiels. Nous avons d’ailleurs créé un poste de Développeur des UFA, pour apporter une dimension de commercialisation auprès du réseau des entreprises. La mission de Michaël Belili, en charge de ce nouveau poste, est de communiquer sur ces ouvertures auprès des entreprises et prescripteurs et ainsi, nous permettre de consolider la remontée des offres pour la rentrée.

En plus des formations « classiques », le Réseau Ducretet a cette particularité d’être certificateur. Nous gérons ainsi 4 certifications professionnelles, inscrites au RNCP et dédiées à des métiers spécifiques comme ceux de la réparation. Une valeur ajoutée que nous mettons en avant lorsque nous ouvrons des UFA, pour rappeler aux entreprises que nous proposons des packages pédagogiques qui répondent à leurs besoins. Ducretet propose en effet une certification, des supports de cours adaptés et tout le package d’évaluation de connaissances et de compétences qui va avec. Nous travaillons également sur l’actualisation permanente de nos certifications et nous avons pour cela organisé des commissions Emploi Formation, auxquelles nous avons invité des constructeurs, distributeurs et réseaux de stations techniques, afin d’affiner les intitulés et les réorientations des compétences de nos certifications en fonction des besoins de la filière. C’est d’ailleurs de ces commissions qu’est apparue la nécessité d’une nouvelle certification orientée multi-produits.

La loi AGEC a accéléré le phénomène, mais nous constatons déjà et depuis plusieurs années une pénurie de réparateurs dans la filière électroménager. Aujourd’hui, la mutation du gros électroménager se traduit par des volumes en croissance, avec 300 techniciens formés en 2021 et 500 prévus cette année. En parallèle, il y a d’autres familles de produits qu’il va falloir gérer.

C’est le cas notamment du petit électroménager, dont le taux de réparation hors garantie est actuellement très faible et évalué à 4,6% selon les chiffres de l’ADEME. Le fonds réparation boostera ces volumes et le renforcement des équipes techniques sera indispensable, aussi bien chez les constructeurs, que dans les enseignes de distribution et les stations techniques. Il est donc plus que jamais essentiel de former de nouveaux candidats à ce métier d’avenir qu’est la réparation.