En préambule, Eric Carreel se lance dans une plaidoirie pour le développement et l’accompagnement du secteur des objets connectés. Un secteur qu’il connaît bien puisqu’il est Président de Withings d’une part, et qu’il a été, d’autre part, « missionné » par le gouvernement pour développer ce secteur d’activité.
Et dans ce domaine, les entreprises françaises sont très dynamiques. Ou plutôt les start-up car, contrairement à Withings, beaucoup d’entre elles en sont encore au stade du prototype, ou ont à peine débuté leur production.
Et c’est pour les aider à se faire connaître que la French Tech a été créée. Une marque, voire une communauté, soutenue par l’état et qui est destinée à toutes nos jeunes entreprises innovantes. la délégation était d’ailleurs très fournie lors du dernier CES de Las Vegas. Et le sera encore plus en 2016.
Avoir une idée c’est bien. La concrétiser en un produit ou une solution, c’est encore mieux. La faire connaître, cela est assez facile si le produit est bon car les médias sont devenus de grands amateurs du sujet. Mais reste l’essentiel lorsque l’on veut être un vrai chef d’entreprise : la vente.
Un engagement à vendre 5 objets dans au moins 5 magasins
Evidemment, tous ceux qui se sont rendus dans les points de vente des enseignes signataires se disent que c’est déjà fait. Qu’il y a déjà cinq marques de l’Internet des Objets dans au moins 5 magasins. Mais l’opération est bien entendue destinée aux nouveaux acteurs, à ceux qui n’ont pas encore vu les portes de la distribution s’ouvrir. Et ces derniers sont au nombre de 40 pour le moment. 40 startups françaises dont les les produits sont fabriqués (pas trop) ou conçus (surtout) en France.
Les grands principes de la charte sont donc :
-L’ouverture des rayons des magasins à de nouveaux acteurs ;
-L’accompagnement d’entreprises dans la commercialisation de leur produit ;
-La mise en avant des objets connectés de la French Tech au sein des magasins et sur internet
-L’organisation d’opérations de communication pour sensibiliser le grand public à l’intérêt des objets connectés.
Pourquoi la distribution joue-t-elle le jeu ? Pour Daniel Broche, directeur e-commerce et innovation Boulanger, présent à Bercy et signataire de la charte : « Aujourd’hui il y a un besoin de pédagogie vis-à-vis de nos clients pour leur expliquer l’intérêt des objets connectés. Et pour cela, il ne faut pas les mettre dans un coin du magasin. Mais expliquer en quoi , dans le cadre d’une montée en gamme, la connectivité peut être un plus en terme d’usage client. Donc pour nous nous la transition est naturelle, et ce pour chacun de nos univers. Et si le produit est conçu en France et soutient nos entreprises, l’achat devient utile et aussi citoyen pour nos clients »
La charte, disponible sur le site du ministère de l’économie, n’est pas seulement une feuille d’intentions. Elle détaille de manière précise les engagements des enseignes signataires. Nul doute que celles-ci les respecteront, tant le bénéfice en terme d’images est bien plus important que le risque encouru. Et comme, il faut bien l’avouer, l’Internet des Objets reste un concept nébuleux pour les consommateurs, le fait que la distribution de masse s’empare du sujet est une bonne nouvelle pour nos jeunes entreprises françaises.