Ces appareils électroménagers qui ont déjà vécu et que tout le monde s’arrache

Ces appareils électroménagers qui ont déjà vécu et que tout le monde s’arrache

le 12 juin 2023
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Les Français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers des appareils reconditionnés et l’électroménager arrive en bonne place. Si bien qu’aujourd’hui, tout le monde se dispute des équipements en panne ou qui ont déjà servi, dont personne ne voulait il y a encore quelques années : reconditionneurs, grandes enseignes, acteurs de l’ESS – sans compter les filières clandestines. D’où l’idée de « collectes préservantes » mises en place par ecosystem à travers son site jedonnemonelectroménager.

Ces appareils électroménagers qui ont déjà vécu et que tout le monde s’arrache

Les appareils électroménagers (en particulier le GEM) sont de parfaits candidats au reconditionnement : ils sont parfois onéreux, affichent pour certains une durée de vie d’une dizaine d’années et sont réputés particulièrement réparables (ce qui est par exemple le cas des lave-linge). Il ne manquait plus qu’à rassurer un peu les Français qui hésitaient encore à sauter le pas, notamment en garantissant les appareils reconditionnés. Depuis que nous avons enquêté sur cette tendance il y a deux ans, elle n’a fait que se développer (l’inflation est aussi passée par là) et l’offre s’est structurée. La loi a également clarifié la définition de ce qu’est un appareil reconditionné, imposant au passage un minimum de tests et d’interventions sur un équipement pour qu’il soit vendu comme reconditionné.

Les acteurs de l'économie sociale et solidaire reconditionnent beaucoup d'appareils de froid et de lave-linge, par exemple ici chez Envie.

Tout le monde veut ces produits

En revanche, il y a un point qui n’a pas changé : le gisement est toujours « insuffisant » et la demande excède l’offre. Dans le cadre de leur politique RSE, certaines enseignes avaient commencé en reconditionnant des équipements qui avaient déjà servi, par exemple retournés par des clients pendant le délai de rétractation. Mais aujourd’hui, certains acteurs ne s’en contentent plus : ils veulent récupérer des appareils qui ont déjà connu une première vie pour les reconditionner. Les éco-organismes les leur refusant, ils draguent directement le consommateur en proposant tantôt un retrait gratuit à domicile (comme Murfy dans certaines régions par exemple), éventuellement une reprise contre des bons d’achat, voire un rachat des appareils électroménagers usagés (comme Boulanger qui rachète depuis peu le gros électroménager).
« Ces volumes qui alimentent le réemploi et la réutilisation, quand on a démarré la filière (NDLR : la création d’ecosystem remonte à 2006), personne n’en voulait quasiment. On était vraiment pionniers. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Les produits ont acquis une valeur. Tout le monde veut ces volumes » explique Guillaume Duparay, Directeur Développement réemploi & réutilisation chez ecosystem. Ce qui peut causer quelques frictions.

En 2022, grâce à ces acteurs de l’ESS, plus de 9000 tonnes d’équipements ont été réemployées, ce qui représente 498000 appareils.

Un fonds réemploi réservé aux acteurs de l’ESS

Dans le cadre de la reprise gratuite un pour un, les distributeurs ont l’obligation de reprendre l’appareil en panne ou déjà utilisé d’un consommateur lorsqu’il achète un équipement neuf. Il revient ensuite aux éco-organismes de les orienter pour gérer leur recyclage ou leur réemploi quand c’est possible. Dans ce cas, les équipements sont confiés aux acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) pour être reconditionnés. Il s’agit de ressourceries, de recycleries, d’entreprises d’insertion comme le réseau ENVIE ou de partenaires historiques d’ecosystem comme Emmaüs. 252 structures de l’ESS sont actuellement référencées auprès de l’éco-organisme, qui a mis en place une plateforme pour leur permettre de se déclarer.
Mais certaines entreprises privées, qui ont un autre modèle économique, aimeraient elles aussi récupérer des appareils à reconditionner. Or le gisement est « contraint ». Pour arbitrer, ecosystem s’appuie tout simplement sur la loi : « cela pose la question de savoir qui on doit privilégier. La loi AGEC nous dit exclusivement l’économie sociale et solidaire. Nous déroulons donc une feuille de route associée à cela » précise Guillaume Duparay. Celui-ci expliquant que ces structures, qui reconditionnent principalement du gros électroménager (froid mais aussi hors froid, notamment beaucoup de lave-linge), ont absolument besoin de ces volumes d’appareils pour fonctionner : « ce qui est primordial pour eux, ce ne sont pas exclusivement les soutiens (NDLR : qui peuvent atteindre jusqu’à 25 euros d’aide par appareil rénové dès lors que ces équipements sont garantis). C’est à la fois de l’approvisionnement quantitatif et qualitatif pour pouvoir véritablement faire du réemploi et de la réutilisation ».

« Pour nous, l’objectif majeur est toujours d’être à l’origine de créations d’emplois d’insertion. Notre gimmick aujourd’hui est ESS first » déclare Alain Grimm-Hecker, Président d'ecosystem.

Lutter contre le fléau des filières clandestines

Les éco-organismes doivent faire face à une autre difficulté et pas des moindres. Des filières illégales ou illicites, très organisées pour certaines, maraudent les appareils sur les trottoirs. Ces équipements sont mal démontés, pas dépollués et finissent parfois dans des décharges sauvages. Pire : ces filières – que les éco-organismes qualifient de « véritable fléau » - vont jusqu’à voler et piller directement les déchetteries qui doivent d’ailleurs être sécurisées (vidéosurveillance, marquage des équipements, organisation de deux collectes, le matin et avant fermeture de la déchetterie…). Les équipements partent soit en export illégal en Afrique de l’ouest ou en Asie sous le statut de produits, soit en Espagne ou en Belgique après avoir été broyés sommairement pour ne plus être identifiables. 

450 000 tonnes échappent ainsi à la filière chaque année. Bien qu’elle soit sévère, la réglementation ne suffit pas à décourager ces filières illégales.

Jedonnemonelectromenager.fr : des « collectes préservantes »

C’est l’une des raisons pour lesquelles ecosystem a imaginé un nouveau mode de collecte du GEM, directement chez l’habitant, gratuitement et sur rendez-vous, à travers son site jedonnemonelectromenager. Ce dernier captera même certaines demandes d’enlèvement faites par les consommateurs auprès des mairies. « L’idée est d’aller directement chez l’habitant. Pas sur le trottoir ! Mais au foyer, jusqu’au seuil de la porte, voire d’aider à démonter pour collecter le gros électroménager » explique Guillaume Duparay.

Le service jedonnemonelectromenager a vocation à se développer en milieu hyper urbain, dans des villes très denses où les infrastructures de collecte manquent. En 2023 et 2024, il sera étendu à toute l’Ile-de-France ainsi qu’à certaines villes du sud-est de la France.

Les avantages sont multiples. D’abord éviter le dépôt d’appareils sur les trottoirs et leur passage par les déchetteries pour en priver les filières illégales. Ensuite, ecosystem a constaté que récupérer les équipements dans les déchetteries n’était pas idéal car ils ont parfois souffert, ont été mal manipulés voire mal démontés. En allant directement chercher les équipements chez les consommateurs, il est possible d’en prendre soin ; c’est pourquoi ecosystem parle de « collectes préservantes ». Les acteurs de l’ESS peuvent même gagner du temps puisque parfois, le consommateur fournit lui-même le diagnostic de panne.

D’après les expérimentations menées jusqu’à présent dans certains départements d’Ile-de-France, ces collectes permettent un taux de réemploi bien plus élevé, de l’ordre de 38% (contre 15 à 20% dans le cas de flux confiés « en vrac » issus d’un distributeur, sans tri préalable).

Ce nouveau mode de collecte va aider ecosystem à atteindre ses objectifs, à savoir tripler le nombre d’équipements réemployés pour atteindre 1,6 million par an à l’horizon 2027.

En savoir plus
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