Le petit électroménager est souvent le parent pauvre de l’IFA et d’ailleurs généralement éclipsé par le gros électroménager. Il est rare que les nouveautés exposées lors du salon berlinois reflètent les innovations dont bénéficie le marché. Une fois n’est pas coutume… Lors de cette édition 2023, les fabricants de petit électroménager se sont montrés plutôt actifs, notamment dans le domaine de l’entretien des sols. Ce qui n’a rien d’étonnant quand on connaît le poids de cette famille de produits au sein du marché du PEM. Les acteurs chinois qui œuvrent sur ce secteur n’y sont pas pour rien (tels que Roborock, Tineco, Dreame ou encore Ecovacs). Pour atteindre leurs ambitions, notamment sur le marché européen, ils n’hésitent pas à monter en gamme, à renfort de technologies diverses et de fonctionnalités nouvelles, challengeant ainsi les fabricants historiques.

Des fabricants historiques qui ne se reposent pas sur leurs lauriers et ne comptent pas se laisser distancer, à l’instar de Hoover avec son nouveau balai haut de gamme HFX. On peut également citer Miele, qui enrichit son offre du DualFlex, un modèle plus simple que le TriFlex, au design différenciant et surtout plus abordable (de 399 € à 549 €).

L’évacuation automatique de poussière se développe

L’une des tendances fortes concerne l’évacuation automatique de poussière dans la base de chargement des aspirateurs balais, qui tend à se généraliser. Cette fonction largement mise en avant par Samsung ces dernières années avec sa gamme Bespoke Jet a été présentée sur de nombreux stands, débarquant d’ailleurs à des tarifs plus abordables. Plus ou moins encombrante selon les appareils, la station de chargement devient multifonction puisqu’elle renferme un sac ou un réservoir spécial, dans lequel elle aspire automatiquement puis stocke les déchets récoltés dans le collecteur de l’aspirateur.

La promesse ? Moins d’entretien, moins de manipulations et des semaines voire des mois de tranquillité sans devoir vidanger le collecteur. Nous avons notamment vu de tels modèles sur le stand de Samsung évidemment, sur celui de Tineco (Pure One Station lancé à 799 €), chez Shark également (Detect Pro), chez Beko (gamme PowerClean) ou encore sous la forme d’un prototype chez Dreame.

Au passage, la plupart des modèles s’affinent afin de se faufiler plus facilement partout et éventuellement s’allègent.

Des aspirateurs balais bourrés de capteurs

Autre tendance marquante : les aspirateurs balais, qui gagnent en puissance dans le but de concurrencer les traîneaux, sont de plus en plus souvent équipés de capteurs afin d’optimiser le dépoussiérage et l’autonomie. Certains disposent en effet d’un mode automatique grâce auquel ils détectent l’état de saleté du sol afin d’adapter leur puissance en temps réel, sans intervention de l’utilisateur. La plupart du temps, ils détectent aussi le type de sol pour augmenter leur puissance sur les revêtements plus difficiles à dépoussiérer comme les tapis et moquettes. Plusieurs aspirateurs de Tineco sont pourvus de telles technologies (que la marque baptise iLoop), notamment le nouveau Pure One Station.
En la matière, le modèle le plus impressionnant que nous ayons vu est le Detect Pro de Shark, qui détecte non seulement le type de sol et son degré de salissure, mais également les bordures, souvent plus difficiles à nettoyer efficacement. Dès qu’on s’approche du bord d’un meuble ou d’une plinthe, la puissance d’aspiration augmente automatiquement.

Les aspirateurs eau et poussière gagnent en polyvalence

Un rapide tour de salon suffit à comprendre que les aspirateurs dits wet and dry ont la cote. C’est simple, on en voit sur quasiment tous les stands qui proposent de l’entretien des sols. Ces appareils sans fil capables d’aspirer de la poussière mais aussi des déchets bien plus épais et même des liquides, ont clairement le vent en poupe. Ils proposent à l’utilisateur de nettoyer leur sol toujours à l’eau propre, les rouleaux de lavage étant constamment alimentés par de l’eau claire, qui n’est jamais mélangée à l’eau sale, récoltée dans un réservoir dédié. En aspirant et en lavant en même temps, ils promettent un gain de temps non négligeable.

Néanmoins, ces appareils présentent tout de même quelques limites dans la mesure où ils sont généralement lourds et leur tête de lavage épaisse passe difficilement dans les petits espaces. De plus, leur format les cantonne au lavage des sols. C’est pourquoi certains constructeurs (notamment Roborock avec son Dyad Pro Combo, Tineco avec le Floor One S7 Combo ou encore Dreame avec le H12 Dual) les font évoluer vers plus de polyvalence, en les équipant d’accessoires qui leur permettent de se transformer en aspirateur à main ou en aspirateur balai traditionnel.

L’élément comprenant la batterie et la poignée est détachable. Il vient s’adapter à un collecteur de poussière traditionnel, ainsi qu’à des accessoires pour nettoyer aussi bien les sols (tube d’aspiration, brosse pour les sols) que d’autres types de surfaces (petits accessoires pour aspirer les canapés, les matelas, la voiture…). Les accessoires sont stockés sur la station de charge multifonction, qui dans la plupart des cas, sert aussi à l’auto-nettoyage des rouleaux de lavage.
Notons également une autre évolution intéressante de ce type d’appareils, notamment vue sur le stand de Tineco. Certains diffusent désormais de la vapeur pendant le nettoyage, ce qui assure aussi un effet antibactérien. Sachant que jusqu’à présent, ces appareils lavaient les sols à l’eau pure ou bien en ajoutant du détergent dans l'eau, mais seulement celui de la marque.

Notez que quelques fabricants ont fait des choix différents, préférant fournir un accessoire lavant qui s’adapte sur leurs aspirateurs balais – par exemple Bosch avec la tête ProHygienic Aqua, équipée de patins rotatifs, qui se branche sur la gamme d’aspirateurs balais Unlimited. Si l’alimentation en eau est plus limitée, cela présente l’avantage de ne pas trop alourdir l’appareil.

Des aspirateurs robots premium complets et automatisés

Impossible d’évoquer les évolutions du domaine de l’entretien des sols sans évoquer les aspirateurs robots. De plus en plus souvent multifonction, ils assurent l’aspiration des sols et leur lavage. Et ils le font en nécessitant un minimum d’interventions de la part de l’utilisateur, puisque les modèles les plus haut de gamme sont désormais équipés d’une imposante base de chargement qui gère la plupart des opérations courantes toute seule. En effet, la base de ces robots vide le collecteur de poussière dans un sac, assure le lavage de leur serpillère, récolte l’eau sale, puis sèche la serpillère pour éviter les odeurs ou le développement de bactéries. Cela ne dispense pas du nettoyage, mais limite la fréquence des « interventions humaines ».

Ecovacs et Dreame ont profité du salon berlinois pour présenter leurs nouveaux fleurons. Dans le cas d’Ecovacs, il s’agit du X2 Omni, qui bénéficie d’une base assurant toute la maintenance. Cette dernière hérite d’une particularité (déjà présente sur le précédent modèle) : pour améliorer le lavage des deux patins-serpillères rotatifs dans la base, celui-ci s’effectue à l’eau chaude (55°C). Autre spécificité de ce robot : il présente une forme carrée, qui lui permettrait de mieux atteindre certaines zones, notamment les coins. Ce modèle, qui cartographie le logement et reconnaît les principaux obstacles qui s’y trouvent, est pourvu d’un LiDAR qu’Ecovacs a installé dans le châssis plutôt que sur le dessus. Résultat : une taille de guêpe qui devrait permettre au X2 Omni de passer plus facilement sous les meubles (9 cm d’épaisseur au lieu de 11 cm). C’est aussi le plus puissant de la gamme (8000 Pa annoncés).

Quant à Dreame, la jeune marque chinoise qui s’implante actuellement sur le marché français a présenté le L20 Ultra, le plus évolué de ses modèles et aussi l’un des plus intéressants que nous ayons vu sur le salon (lancé dans la foulée à 1199 € ; 1299 € dans sa version Complete avec des accessoires supplémentaires). Ce robot aspirateur et laveur pourvu de deux patins rotatifs détecte les bordures et les coins difficiles d’accès. Il est alors capable de déployer ses patins, mobiles, pour les atteindre plus facilement et laver au plus près des bords. Pour aspirer les tapis sans les mouiller, il est capable de soulever ses patins de lavage, ce qui était déjà le cas de la génération précédente. Mais pour protéger les tapis les plus épais, l’appareil peut déposer ses patins-serpillères dans sa station, ce qui se paramètre dans l’application. Enfin, le L20 Ultra détecte les zones les plus sales. Il peut alors rejoindre sa station plus fréquemment pour laver ses serpillères afin de les garder propres. Si nécessaire, il repasse aussi plusieurs fois sur ces zones identifiées comme les plus encrassées.

En marge, cuisson saine et café à l’honneur

Outre l’entretien des sols, nous avons également pu voir des appareils de cuisson ou de préparation culinaire en quantité. Les airfryer, qui correspondent aux attentes des consommateurs en matière d’alimentation saine, étaient largement représentés. Beko en lance d’ailleurs trois modèles à prix accessible, tandis que Ninja étend ses gammes. La marque américaine présentait un nouveau modèle qui sera disponible en fin d’année (AF500, 269 €). Son bac de cuisson peut être séparé en deux (avec des paramètres de cuisson indépendants) ou fusionné pour cuire de plus grosses pièces comme des rôtis.

Le café était également à l’honneur, de nombreux fabricants enrichissant leurs gammes, à l’instar de Siemens. Beko présentait également une série complète à venir, Caffe Experto, composée de trois expressos broyeurs mais également de petites machines à expresso manuelles compactes. Chez Severin, où le stand entier était dédié à l'univers café, avec la reconstitution d'un café viennois du début 20ème, c'est la famille des machines full auto qui rejoindra les gammes de la marque allemande en 2024.

Enfin, des annonnces qui ont leur importance du côté des grands groupes chinois comme Haier et Hisense : leur venue sur le secteur du petit électroménager. A suivre avec attention...