Faut-il débloquer les PEL pour donner un bol d’air à la filière Meuble et Electroménager ?

Faut-il débloquer les PEL pour donner un bol d’air à la filière Meuble et Electroménager ?

le 11 octobre 2024
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Près de 260 milliards d’euros dorment actuellement sur les Plan Epargne Logement des Français. Face à la décroissance du marché de l’ameublement pour les ménages, la La CNEF - Confédération Nationale de l'Equipement du Foyer et l'Ameublement français adressent une proposition aux députés. Adopter, dans la loi de finance 2025, un amendement autorisant les ménages français à prélever une partie de leur PEL pour l’achat de meubles neufs et gros électroménager sans que cela entraine la résiliation du contrat.

Faut-il débloquer les PEL pour donner un bol d’air à la filière Meuble et Electroménager ?

- 2,5% sur l’année 2023, puis - 6% au semestre 2024 par rapport à la même période l’année précédente : la décroissance du marché de l’ameublement pour les ménages s’accentue au fil des mois. Dans ce contexte, la CNEF et l’Ameublement Français tirent le signal d’alarme, d’autant que les prévisionnistes ne voient aucun signe de reprise au cours des 12 prochains mois. « Les récentes annonces de mise en redressement judiciaire, de plan de sauvegarde voire de liquidation de plusieurs fabricants français et enseignes nationales confirment cette crise, conséquence directe de la dégradation du marché de l’immobilier, duquel dépend étroitement la filière française de l’équipement du foyer, expliquent les organisations professionnelles. Les emplois des 200 000 salariés de cette filière française de l’équipement du foyer sont menacés et nécessitent donc pour leur sauvegarde des mesures concrètes et rapides d’incitation à la consommation de meubles ».

Pour relancer le marché, les organisations représentatives proposent de réactiver un dispositif qui avait fait ses preuves lors d’une précédente crise à la fin de années 90.
Dans le cadre du projet de loi de finances 2025, elles demandent, en effet, aux députés de voter un amendement autorisant les ménages français à prélever une partie de leur Plan Epargne Logement pour l’achat de meubles neufs et gros électroménager sans que cela entraine la résiliation de leur PEL.
Ce déblocage serait rendu possible pendant une courte durée à déterminer et dans une limite maximale de 10 000 euros. Toutes les simulations de cette mesure indiquent que ses effets seraient significatifs et immédiats sur la consommation de meubles et la croissance, avec une incidence extrêmement marginale pour les banques et sans risque de revendication d’une telle mesure par d’autres secteurs d’activité.

Quatre raisons militent en faveur d’une telle mesure

Tout d’abord, elle n’aurait aucun coût pour les finances publiques puisque le PEL n’est pas résilié et que la prime d’État n’est pas versée pour la part correspondant à ce déblocage. Par contre, il permettrait des recettes de TVA supplémentaires découlant des achats de meubles neufs financés par la fraction d’épargne débloquée.

Deuxièmement, cette mesure pourrait contribuer à maintenir les emplois dans la filière ameublement-électroménager française (regroupant plus de 200 000 salariés en France) alors que les entreprises sont fragilisées sur le plan économique par un recul du marché depuis le début de la guerre en Ukraine.

Pouvoir débloquer une partie de l’épargne utile à la consommation

Troisièmement, cette mesure serait favorable au pouvoir d’achat des consommateurs français, qui font preuve d’attentisme dans leur équipement de la maison au regard des incertitudes économiques et géopolitiques. Elle pourrait corriger les effets négatifs sur la croissance du détournement d’usage des plans d’épargne logement, tout en préservant les stocks d’épargne longue des banques. 

En effet, une partie croissante de l’épargne utile à la consommation et donc à la croissance se trouve actuellement et artificiellement bloquée sur des plans d’épargne logement devenus des produits d’épargne classique. « Près de 10 millions de PEL sont aujourd’hui ouverts en France, soulignent Didier Baumgarten, Président de la CNEF et Arnaud Visse, Président de l'Ameublement Français L’épargne ainsi bloquée a significativement et constamment augmenté, y compris dans les périodes de croissance du marché immobilier. Près de 260 milliards d’euros sont actuellement bloqués sur les PEL. Une partie de cette épargne est artificiellement bloquée, dans la mesure où elle ne peut être utilisée que pour l’acquisition de sa résidence principale. Les dépôts sur PEL sont ainsi de plus en plus décorrélés des encours de prêts immobiliers consentis au titre de ces mêmes PEL, ce produit étant de plus en plus détourné de son objectif premier et utilisé comme un produit d’épargne classique". Dernier point : l’étroite corrélation des achats de meubles et de gros électroménager avec les investissements immobiliers. En effet, leur faible fréquence d’achat aisément reportable, leur longue durée de vie (15 ans en moyenne) et leur valeur nominale plus élevée que celle des autres biens de consommation, les assimilent plus à un investissement durable et accessoire du logement, qu’à un acte de consommation courante.

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