le 29 octobre 2024
, par Eric Shorjianhttps://www.linkedin.com/company/neomag/
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Pour les dirigeants de Réseau Ducretet, réduire les aides aux entreprises de la profession qui souhaitent embaucher des jeunes en apprentissage va forcément avoir un impact négatif. "Automatiquement, les entreprises (dont beaucoup de TPE/PME), qui aujourd’hui expriment des besoins importants de main d’œuvre qualifiée, seront impactées et ne seront plus en capacité de supporter de nouveaux contrats d’apprentissage".
Si les aides actuellement en cours sont réduites, ce sera forcément plus compliqué pour les petites stations techniques mais également pour les gros acteurs du marché. Le risque c’est que certains d’entre-eux fassent leurs calculs et décident de former des techniciens sur le tard. Des techniciens qui, certes auront des qualifications, mais pas de diplômes…
Il faut aussi avoir à l’esprit que lorsque le précédent gouvernement a décidé de mettre un terme aux aide à l’embauche des contrat de professionnalisation, les grandes enseignes spécialisées de la profession ont arrêté de recruter sous cette forme. Le risque est donc réel.
Les jeunes les plus fragiles seront pénalisés
Une réduction des aides aurait un impact pour les entreprises mais aussi pour des profils de jeunes pour lesquels l’apprentissage est un véritable passeport pour l’emploi. "
Si les aides aujourd’hui octroyées aux entreprises en matière d’alternance baissaient drastiquement, cela aurait pour conséquence directe de diminuer les chances de nos jeunes techniciens de trouver une alternance pour réaliser leur formation, soulignent les dirigeants de Réseau Ducretet. Les candidats qui se présentent à nos portes et qui rejoignent les entreprises (d’abord en alternance puis en CDI) sont souvent en échec avec le système scolaire traditionnel et recherchent des parcours de formation diplômants et opérationnels qui s’étalent entre les niveaux BEP et Bac+2".
Le risque de casser une dynamique en marche
« Il apparait parfaitement contre-productif d’imaginer ne pas continuer à accompagner ce public prioritaire vers l’emploi alors même que les taux d’insertions professionnels constaté au sortir des formations dépassent les 90%, ajoutent Julien Wypych et Olivier Humbaire. Nous espérons vivement que nos gouvernants sauront prendre des décisions adaptées afin que les publics prioritaires, que nous formons et qui sont accueillis par de nombreuses entreprises, puissent continuer à se former et à participer au développement économique de nos secteurs d’activité ».
Il est clair que des économies doivent être réalisées et que la tâche du nouveau gouvernement n’est pas aisée. Mais il serait dommageable pour l’avenir du pays que des métiers techniques et de services, complètement en phase avec les préoccupations des citoyens (réparation, économie circulaire, maintien à domicile des aînés, gestion intelligente des réseaux d’information et d’énergie…) soient les grands perdants des réformes à venir.
Faire un distinction entre les différents niveaux de formation ?
Dans ce contexte de nécessaires économies budgétaires, Julien Wypych, propose de revenir à un système qui préserve les aides à ceux qui en ont le plus besoin. Comme c’était le cas auparavant. Rappelons que le système de soutien au recrutement d’alternants avait été élargi à l’enseignement supérieur notamment durant la période hors-norme du Covid.
« On pourrait faire des choix qui n'auraient pas d'impact sur les candidats fragiles. Continuer à aider à l'embauche des jeunes au niveau CAP, BEP, BAC, peut-être jusqu'à BAC+2. Pour des jeunes en difficulté, cela signifie renouer avec le système scolaire, suivre une formation de qualité, et s'insérer professionnellement. Nos formations sont en adéquation avec le marché du travail, mais les jeunes que nous récupérons sont des jeunes fragiles. On risque de fragiliser un public qui a besoin de s’insérer ou se réinsérer. Aujourd’hui, on cherche des économies à réaliser. Mais il faut peut-être travailler de manière plus ciblée, en diminuant par exemple les aides allouées sur des niveaux 6 et 7 qui sont des niveaux de formation supérieurs et où les jeunes possèdent déjà de nombreux atouts permettant une insertion professionnelle facilitée. Lorsque les services de l'État seront sollicités par des jeunes en échec scolaire qui ne savent pas où aller, est-ce qu’au bout du compte, cette réforme ne risque pas de coûter plus cher ? »