Didier Grychta. En 2024, en effet, le marché de la cave à vin a été négatif en France. Et dans les pays voisins, la tendance a été semblable. La cave à vin n’étant pas un bien « de première nécessité », la crise a impacté les ventes. Mais nous sommes persuadés que ce marché renouera avec la croissance. De plus, cela ne nous a pas empêchés de progresser et de gagner des parts de marché, même sur un marché en décroissance (-10 à -12% environ sur l’année). Nous parvenons à progresser par la force de nos marques, l’innovation et les nouveautés permanentes que nous proposons. Notre écoute permanente des besoins des cuisinistes nous permet d’avoir toujours un coup d’avance. Les nouvelles caves à vin que nous avons récemment présentées dans la gamme Platinum en sont un bon exemple (NDLR : exposées à l’IFA et lors du salon EspritMeuble à Paris). Il s’agit de modèles de 98 cm de haut et de 75 cm de large qui correspondent à de vrais besoins.
Et je crois surtout que nous sommes perçus, par les cuisinistes comme par la distribution spécialisée, comme le véritable spécialiste de la cave à vin français et européen. Quand la plupart de nos concurrents sont de grands groupes généralistes qui ont de nombreuses problématiques à régler par rapport au marché actuel de l’électroménager, nous, nous ne pensons qu’à la cave à vin. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous performons. Le groupe devrait finir son exercice fin février en progression par rapport à l’an passé.

Oui, en effet, même si la catégorie des réfrigérateurs souffre également. Frigelux compte bien entendu dans notre stratégie globale. D’autant que la gamme encastrable que nous lançons comporte des produits originaux comme un multiporte et un french door de 60 cm de profondeur, qui peuvent ainsi parfaitement s’aligner avec le meuble. La marque Frigelux complète notre offre à destination des cuisinistes mais notre cœur de métier reste la cave à vin. Et sur cette catégorie, c’est surtout l’export qui se porte bien.
Le poids de l’export dans le chiffre d’affaires de l’entreprise est important. Nous avons ouvert une filiale en Allemagne début 2024, ce qui commence à porter ses fruits puisque nous avons une belle expansion. Le marché semble également renouer un peu avec la croissance dans les pays nordiques dans lesquels nous sommes archi leader, notamment avec la marque Temptech, mais également avec les marques La Sommelière et Avintage. Dans notre part de l’export, l’Europe reste prépondérante, mais nous sommes de plus en plus présents sur d’autres marchés. Par exemple, nous sommes en train de finaliser notre présence sur le marché américain : la cave intelligente et connectée ECellar y sera commercialisée en 2025. Nous avons aussi commencé à développer le marché sud-américain. D’autres zones restent à explorer comme la Corée ou la Chine.

Pour un cuisiniste, il est très compliqué d’avoir de multiples fournisseurs de caves à vin. Or, nous lui apportons toutes les solutions possibles. Aucune autre marque ne peut proposer une gamme aussi large, quelle que soit la niche demandée, avec également de la connectivité, une application de gestion du registre de vin... Nous sommes les seuls à offrir une panoplie de solutions réellement complète. De plus, notre offre s’étend du produit très grand public (par exemple des modèles contenant une vingtaine de bouteilles pour moins de 300 euros) jusqu’aux caves à vin sur-mesure. C’est un véritable avantage pour les cuisinistes. Car même un professionnel qui n’est pas spécialisé dans les cuisines haut de gamme peut avoir une demande occasionnelle sur-mesure. Dans ce cas, il peut nous solliciter et obtenir une proposition étayée d’un devis et d’un plan en 3D en 48 h. C’est ce qui fait que nous progressons au sein du réseau des cuisinistes et dans l’encastrable en général alors même que le marché français souffre.
L’innovation sur les produits y contribue bien entendu mais également l’ensemble de services qui les accompagnent. Le service étant très important pour les cuisinistes, nous travaillons constamment à l’améliorer.

Absolument. Nous avons mis en place cette organisation il y a trois ans et elle fonctionne très bien. Plutôt qu’une organisation par marques, nous avons deux directions commerciales : une pour l’encastrable, l’autre pour la pose libre. Les deux équipes sont complémentaires, avec des commerciaux qui assurent un maillage territorial parfait. Cela permet notamment à l’équipe encastrable de visiter tous les cuisinistes et d’entretenir avec eux une relation privilégiée.
Rappelons que l’une des particularités de Frio est d’être une ETI française, qui réalise 70 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 115 personnes. Mais surtout, un chiffre est encore plus important, selon moi : 50% des salariés du groupe sont actionnaires, ce qui change tout. Je pense que la fierté d’appartenir à une entreprise se sent et que cela participe à inspirer confiance.

L’année 2025 devrait être du même acabit que 2024. Mais nous restons confiants. L’export va rester un axe majeur pour nous, de même que les cuisinistes, tant en France qu’à l’export – nous allons d’ailleurs continuer à développer aussi Frigelux.
En ce qui concerne l’export, notre filiale allemande va monter en puissance et vraiment prendre de l’ampleur en 2025 ; nous avons même pris un peu d’avance sur nos projections à moyen terme. Nous étions présents via ce distributeur que nous avons racheté et qui est devenu notre filiale uniquement avec Avintage et sur le réseau cuisiniste. Nous sommes actuellement en train de pénétrer les canaux de distribution classiques, ainsi que le marché online sur la partie pose libre et avec Frigelux également. Nous avons un gros potentiel sur ce marché.