Lancé en janvier 2021, l’indice de réparabilité fait partie des mesures prévues par la loi AGEC du 10 février 2020. Il s’agit d’un outil que de nombreux Français connaissent désormais et auxquels ils prêtent attention. Selon diverses études, il a en effet un impact non négligeable sur les ventes ainsi que sur la conception des équipements électroménagers (et appareils électriques et électroniques qui y sont soumis), les fabricants redoublant d’efforts pour améliorer leurs scores de réparabilité. C’est également la loi anti-gaspillage qui prévoit l’évolution de cet indice qui doit se muer en indice de durabilité, plus large et plus complet. Cette transformation était prévue début 2024 mais les travaux pour élaborer l’indice et les critères permettant de le calculer nécessitent du temps. Dès le 8 avril donc, tous les lave-linge - à hublot et à ouverture par le dessus – auront un indice de durabilité.
Grâce à l'indice de durabilité, les consommateurs pourront privilégier l'achat de lave-linge fiables
Le 8 avril prochain signera le lancement officiel de l’indice de durabilité des lave-linge ; une évolution importante prévue par la loi AGEC (loi anti-gaspillage). Alors que les téléviseurs disposent de cet affichage depuis le 8 janvier, le lave-linge sera le premier appareil électroménager à en bénéficier. Les consommateurs auront ainsi à leur disposition un nouvel outil d’information plus complet pour choisir leurs équipements, plus seulement en fonction de leur réparabilité mais aussi selon leur fiabilité et leur durabilité.

Toujours une note sur 10 avec un affichage semblable, plus évolué
Comme l’indice de réparabilité, il s’agit toujours d’une note sur 10, reflétant désormais la réparabilité et la fiabilité. Ces deux mots figurent d’ailleurs sur le visuel du nouvel indice, qui s’enrichit également d’un sablier et d’un drapeau tricolore accompagné de la mention "République française", rappelant qu’il s’agit d’un outil purement français. Dispositif français certes, mais nous en profitons pour rappeler que cet indice sera obligatoire (comme l’est l’indice de réparabilité) pour tous les lave-linge vendus en France, quelle que soit leur marque, leur origine ou leur lieu de fabrication.
On retrouve le même code couleur que pour l’indice de réparabilité, qui tire vers le rouge si la note est mauvaise et évolue progressivement vers le vert si le score de durabilité est bon. Le visuel étant prévu par un arrêté, il ne peut en aucun cas être modifié ou adapté – hormis la note et la couleur, il sera toujours exactement le même pour tous les modèles et toutes les catégories d'appareils qui y seront soumises.
Les critères : la réparabilité conservée, la fiabilité en plus
L’indice de durabilité englobe l’indice de réparabilité ; il reprend donc ses critères, complétés par des critères supplémentaires de fiabilité et de robustesse. Il s’agit toujours d’un calcul précis composé de sous-notes.
On trouve désormais deux familles de critères :
- ceux liés à la réparabilité : accessibilité des documents techniques, facilité de démontage, disponibilité des pièces détachées et prix de ces dernières,
- ceux liés à la fiabilité : résistance aux contraintes et/ou à l’usure, facilité de la maintenance et de l’entretien, existence d’une garantie commerciale (outre la garantie légale) et d’un processus qualité.
Au final, une grille de calcul détaillée donne lieu à une note globale sur 100. Rapportée sur 10, elle constitue l’indice de durabilité. Précisons que pour chaque critère, les calculs sont spécifiques au type de produit. Pour prendre un exemple concret : la sous-note de fiabilité du lave-linge dépend du nombre de cycles, mais cela n’aurait aucun sens pour les téléviseurs.
L’indice de durabilité (comme pour la réparabilité ou l’étiquette énergie) est calculé et fourni par les fabricants, qui doivent suivre une grille de calcul élaborée par l’Ademe. Le détail de ces calculs est défini par un arrêté datant du 5 avril 2024. C’est ce texte (il y en a un dédié aux lave-linge, l’autre aux téléviseurs) qui précise le nombre de points attribués pour chaque fonction ou équipement (par exemple : 2 points pour une aide au diagnostic à distance prévue, 4 points pour une aide à la réparation à distance, 3 points pour un entretien automatique du filtre de pompe de vidange...).
Un affichage obligatoire en magasin physique et sur Internet
L’affichage de l’indice de durabilité est obligatoire, à la fois en magasin et sur les sites de vente en ligne. « Les vendeurs ont pour obligation d'afficher la note de l'indice, à proximité du prix, au moment de l'acte d'achat, de manière visible, lisible et aisément accessible » peut-on lire sur le site du Ministère de l’économie.
Dans les magasins, le pictogramme doit être affiché en rayon. En ligne, il doit être présent sur « toutes les pages permettant l’achat du produit concerné ». L’obligation est même un peu plus précise que cela puisqu’il est indiqué que le pictogramme doit être au moins aussi gros que le prix et lisible sans manipulation spécifique du consommateur sur son ordinateur. Par exemple, il ne doit pas avoir à cliquer pour agrandir l’indice afin de visualiser la note.
Bien entendu, les vendeurs ou les fabricants qui souhaitent en faire plus le peuvent. Par exemple, à condition de respecter le visuel de l’indice, ils peuvent aussi l’afficher sur les emballages, sur des publicités…
En ce qui concerne la grille de calcul détaillée, elle doit pouvoir être fournie au consommateur s'il la demande :
- en magasin : directement en rayon
- sur Internet : de manière « imbriquée », par exemple en cliquant sur l’indice, sachant que le consommateur ne doit pas avoir à faire plus d’une manipulation pour y arriver.
Si l'utilisateur souhaite savoir sur quels critères l’appareil a obtenu les meilleures notes, notamment s’il est plus fiable ou plus réparable, il doit pouvoir obtenir cette information. Enfin, il sera possible de retrouver toutes ces informations accessibles publiquement sur le portail interministériel. « Les données devront être transmises, publiées et mises à jour, le cas échéant, par les fabricants » (source : Ministère de la transition écologique).
Et les autres appareils ?
En ce qui concerne les lave-linge qui ont été mis sur le marché avant le lancement de l’indice de durabilité et qui ne seront plus commercialisés, l'arrêté prévoit que c'est l'indice de réparabilité qui sera « affiché jusqu'à la dernière unité du modèle vendu ».
Quant aux autres équipements soumis à l’indice de réparabilité, pour l’instant, ils conservent leur affichage actuel, jusqu’à ce que leur propre indice de durabilité voit le jour. Tous à l’exclusion du smartphone. La Commission Européenne a en effet décidé que le téléphone mobile disposerait d’un affichage européen plus global, qui n’adopte ni la même forme ni les mêmes critères que l’indice de durabilité français (il ressemble à une étiquette énergie). Pour les autres produits disposant d’un indice de réparabilité – à savoir les ordinateurs portables, les tondeuses à gazon, les lave-vaisselle, les aspirateurs et les nettoyeurs haute pression – leurs indices se transformeront progressivement. Le calendrier exact n’est pas encore défini.
Une information utile que les Français attendaient
Le Ministère de la transition écologique précise les contours de l’indice de durabilité : « cette information sensibilise les consommateurs sur la possibilité d’allonger la durée de vie et d’utilisation de leurs appareils, notamment en orientant leurs comportements d’achat vers des produits plus fiables, moins sujets aux pannes et à la casse, et plus facilement réparables ».
Le Gifam, qui compte parmi les parties prenantes investies dans l’élaboration des indices (d’abord de réparabilité puis de durabilité) rappelle que ce nouvel outil répond aux attentes des Français : 63% d’entre eux estiment qu’un tel dispositif serait « déterminant ou important » dans le choix d’un appareil (selon l’étude Trajectoires, le Baromètre du Gifam datant de novembre 2024). Mieux : ils sont prêts à dépenser plus pour acheter des équipements qui dureront.