Selon les chiffres de GfK Nielsen IQ et du Gifam, l’entretien des sols – dont le chiffre d’affaires a progressé de 11% en 2024 - représente un tiers du chiffre d’affaires du PEM, ce qui est énorme. Les aspirateurs « eau et poussière » y contribuent largement. Dans l’année, ils ont généré 70 millions d’euros supplémentaires, soit une progression de 68% en valeur. Malgré ce succès insolent, ils sont loin d’avoir atteint un plafond de verre. Les études menées conjointement par le Gifam et GfK montrent en effet que les aspirateurs laveurs jouissent encore d’un important potentiel de progression. En effet, alors que seulement 8% des foyers sont équipés dans l’Hexagone, le besoin est bel et bien présent : plus d’un Français sur deux doit se débarrasser de cheveux et/ou de poils d’animaux. Et 37% des consommateurs déclarent consacrer un temps certain aux tâches ménagères : plus de 2 h hebdomadaires.
Aspirateur wet and dry : quand l'innovation a rendez-vous avec le succès
L’univers de l’entretien des sols est une véritable locomotive pour le marché du petit électroménager. Non seulement les fabricants innovent constamment en faisant évoluer des produits existants mais ils créent même de nouvelles catégories. L’aspirateur laveur, aussi nommé wet and dry, en est un bon exemple. Apparu en rayons il y a seulement quelques années, il fait un véritable carton. Décryptage des évolutions qui vont lui permettre de conquérir encore plus de foyers.

Une réponse à des envies de ménage et à des attentes de polyvalence
Depuis la pandémie de Covid, les études du Gifam démontrent que les Français ont pris de nouvelles habitudes quant à l’hygiène et l’entretien de leur logement. Cela concerne notamment le nettoyage des sols. Et en toute logique, pour s’adonner à leurs activités de ménage plus fréquentes, ils s’équipent.
L’aspirateur wet and dry est justement un candidat parfait au succès dans la mesure où il répond à différents besoins et envies. D’abord, en aspirant et lavant en même temps, il permet ce gain de temps tant recherché par les consommateurs. Ensuite, il répond à leurs envies de polyvalence. Car il ne se contente pas de dépoussiérer les sols et de les laver en même temps : contrairement à un aspirateur, il peut aussi aspirer des saletés humides ainsi que des liquides.
Par exemple, si en cuisinant on fait tomber un œuf sur le carrelage de la cuisine, l’aspirateur wet and dry peut l’avaler tout entier. Si on renverse son bol de lait et céréales du petit déjeuner, on peut tout aspirer en même temps. Si le chat fait tomber les plantes, on peut récolter sans distinction la terre, les billes d’argile et l’eau de la soucoupe… En bref, l’aspirateur laveur peut réparer presque tous les petits accidents du quotidien dans une maison où il y a de la vie.
Alors que ces appareils d'un nouveau genre connaissent déjà un franc succès, les fabricants ne cessent d’innover pour les rendre plus performants, plus ergonomiques, plus pratiques… Tour d’horizon des innovations.
Une puissance et une autonomie croissantes
Les caractéristiques de base évoluent. À commencer par la puissance, de plus en plus importante. Sur certains modèles, elle dépasse 20 000 Pa. Cela permet non seulement d’aspirer les déchets mais également le surplus d’eau pour laisser les sols les moins humides possible, afin d’accélérer leur séchage. Qu’il s’agisse de collecter l’eau ou les salissures, naturellement, le rouleau rotatif y contribue également.
L’autre point sur lequel ces appareils progressent concerne leur autonomie. Il s’agit en effet d’équipements fonctionnant sur batterie, ce qui participe au confort d’utilisation qu’ils procurent. Néanmoins, cela peut également constituer une contrainte si leur endurance n’est pas suffisante. Alors que celle des premiers modèles lancés sur le marché plafonnait à une vingtaine de minutes, elle atteint une quarantaine de minutes voire plus, ce qui permet déjà de nettoyer une surface confortable.
Des modèles « lie-flat » qui se démocratisent, plus plats et plus maniables aussi…
Les premiers modèles du genre présentaient un autre inconvénient de taille : ils ne pouvaient pas être trop inclinés et encore moins couchés à plat sur le sol. Par exemple, on ne pouvait pas nettoyer sous un lit ou sous une table basse.
Les fabricants y ont remédié, proposant des références pouvant être totalement allongés au sol – parfois avec une aspiration réduite mais pas toujours : certains peuvent être utilisés exactement de la même manière debout ou allongés. Les aspirateurs laveurs de ce type (on parle de « lie-flat ») sont de plus en plus nombreux et cela les rend bien plus polyvalent. Cela évite de devoir sortir l’aspirateur et la serpillère par exemple pour finaliser le ménage là où l'aspirateur wet and dry ne passe pas. Par ailleurs, en plus de pouvoir être allongés, les modèles de nouvelle génération sont de plus en plus fins – ils sont épais d’une quinzaine de centimètres environ. Ils peuvent ainsi se faufiler plus facilement sous certains éléments de mobilier.
Pour parvenir à les affiner mais également à les alléger, certains fabricants ont fait le choix de déporter le réservoir d’eau propre non plus le long du manche mais au niveau de la tête de lavage. C’est par exemple ce qu’ont fait Rowenta et Narwal lorsqu’ils ont développé le X-Clean 10 dans un exercice particulièrement réussi. Cet appareil figure en effet parmi les plus légers et maniables que nous ayons eu l’occasion de tester.
Outre les évolutions de forme, pour optimiser la maniabilité et réduire la sensation de poids, les constructeurs dotent de plus en plus leurs appareils de roues motorisées qu’ils disent « autotractées ». Mieux : dans certains cas, les roues sont motorisées dans les deux sens, vers l’avant et vers l’arrière. L’utilisateur est ainsi accompagné et soulagé lorsqu’il pousse l’appareil vers l’avant mais aussi lorsqu’il le tire vers lui dans un mouvement de va-et-vient. C’est par exemple le cas des modèles les plus haut de gamme de Roborock à partir du Flexi Pro et sur les séries F25, la marque parlant de « rotation inverse synchronisée ». Dreame fait la même proposition à partir du modèle H13 Pro et au-delà.
Performances de lavage : nettoyage bord à bord, mode auto et mélangeur de détergent
Parmi les évolutions notables qu’on peut constater sur les récentes générations, le nettoyage bord à bord n’est pas des moindres. En effet, ces appareils utilisent un rouleau rotatif motorisé pour frotter les sols. Or, sur les premiers modèles, la manière dont le rouleau était fixé à la tête entraînait un décalage du rouleau d’un côté de la tête de lavage, celui-ci n’atteignant donc pas le bord. Résultat : quand on passe le long d’un mur ou d’une plinthe avec ce côté de la tête (généralement, il s’agit du côté gauche quand on tient l’appareil devant soi en position d’utilisation), il reste une bande de plusieurs centimètres qui ne peut pas être lavée.
Les fabricants ont développé des technologies permettant au rouleau de s’étendre jusqu’aux deux bords de la tête de lavage, à droite et à gauche, parlant alors de « nettoyage bord à bord ». Dans le catalogue de certaines marques, cela fait partie de la montée en gamme. C’est le cas chez Dreame où le modèle le moins cher (H11 Core à moins de 200 euros) est le seul à ne pas être doté de cette technologie. Mais cela tend vraiment à se démocratiser. Mova, par exemple, propose un nettoyage bord à bord dès 199 € avec son K20.
Autre technologie de plus en plus répandue : le mode automatique, qu’on trouve déjà aussi sur les aspirateurs balais. Le principe est exactement le même. Dans ce mode, l’appareil adapte automatiquement ses paramètres de nettoyage en fonction de l’état de saleté du sol : puissance d’aspiration, éventuellement vitesse de rotation du rouleau et même débit d’eau. Le but consiste à fournir les meilleures performances sans devoir jouer des réglages et tout en préservant l’autonomie. Ce type de fonction est désormais courant. Plus rare, on trouve parfois une fonction vapeur pour dissoudre plus rapidement les tâches incrustées grasses ou collantes. Dans le même esprit, la toute jeune marque chinoise Mova vient d'annoncer le modèle X4 Pro qui vaporise à la demande, en pressant une gâchette, un jet d'eau chaude à 80°C devant sa tête de lavage pour faciliter l'élimination des traces difficiles.
Enfin, signalons que quand les premiers appareils apparus sur le marché permettaient de laver les sols exclusivement à l’eau pure, on peut désormais y ajouter du détergent, même s’il faut s’en tenir à celui de la marque. D’ailleurs, les modèles haut de gamme tendent à effectuer automatiquement le mélange d'eau et de détergent, celui-ci étant stocké dans un réservoir spécifique.
Des fonctions d’autonettoyage qui évoluent sans cesse
Les évolutions suivent les mêmes tendances que celles dont bénéficient les aspirateurs balais : les nouveaux aspirateurs laveurs sont le plus souvent dotés d’une fonction anti-emmêlement pour éviter que les cheveux et poils d’animaux s’enroulent autour du rouleau. Il s’agit généralement d’une sorte de peigne ou grattoir qui les arrache (avec plus ou moins de succès) afin qu’ils soient aspirés dans le réservoir sans qu'on doive y toucher ou démonter quoi que ce soit. Mais les aspirateurs wet and dry ne s’en contentent pas. Ils proposent aussi une fonction d’auto-nettoyage du rouleau, qui s’effectue sur la station de charge. Le rouleau est baigné d’eau propre avant d’être raclé, essoré et éventuellement séché.
Sur les modèles d’entrée de gamme, il s’agit d’un lavage à l’eau froide. Sur les références plus premium, le lavage s’effectue à l’eau chaude, à 60°C pour certains et même jusqu’à 100°C. Le but est de dissoudre la saleté, les graisses et d’éliminer les bactéries. Les références les plus élaborées proposent même un nettoyage dit intelligent, ajusté en fonction de l’état de salissure du rouleau.
Parmi les fonctionnalités participant à la montée en gamme, mais tendant à se démocratiser, on peut aussi évoquer le séchage du rouleau à l’air chaud (dont la température varie selon les références). Cela évite le développement des odeurs et des bactéries. Sur les modèles les plus récents, on trouve même une fonction de séchage rapide : par exemple, les Dreame H14 Pro et H15 Pro peuvent sécher leur rouleau en seulement 5 minutes si on opte pour le mode le plus rapide.