Edition 2017 au bilan mitigé, changement de lieu, marchés de l’IT en berne, absence des marques A, budgets marketing contraints, et pour couronner le tout, démarrage du mouvement de grève des cheminots le jour de l'ouverture du salon… On ne peut pas dire que pour son édition 2018, le MedPi était porté par des vents favorables. Mais malgré cela, les organisateurs avaient redoublé d’efforts pour un nouveau départ. Au final, l’événement a pu réunir 215 exposants, présentant sur 14 000 m2 leurs nouveautés dans les domaines de la mobilité urbaine, des accessoires, de l’informatique, du gaming, de la téléphonie, de l’image et son mais aussi de la maison connectée et du petit électroménager.
Selon les organisateurs la fréquentation du MedPi 208 à Paris a enregistré une hausse de 40% par rapport au précédent qui se tenait à Monaco. 1 068 acheteurs et 120 journalistes ont été comptabilisés.
La stratégie d’ouverture du salon à de nouvelles catégories de visiteurs issus du « sell out » s’ajoutant à celle du « sell in » (les acheteurs des centrales) a donc fonctionné. La présentation de l’offre plus étalée du nouveau MedPi avec de larges allées dans le hall 7.3 du Paris Convention Centre, a induit le premier jour une certaine perte de repères des habitués du forum Grimaldi, qui avec ses petits stand, ses petites allées, et ses multiples niveaux, donnait un aspect plus compact à la manifestaion.
Reste que le plus important n’était pas tant de savoir si les allées étaient pleines (le MedPi demeure un salon de rencontres d’affaires avec des visiteurs triés sur le volet, on n’y croise donc pas de badeaux), que de s’assurer que le planning des rendez-vous entre fournisseurs et acheteurs s’était bien déroulé. Même si certains ont été déçus que le salon n’ait pas été encore plus fréquenté, ils constatent avoir eu des échanges commerciaux de qualité et avoir lié des contacts intéressants.
«En venant une journée sur Paris, il est clair que les acheteurs étaient moins « en immersion » que sur deux jours voire trois jours à Monaco, explique un exposant habitué de l’ancienne formule. Mais en même temps, pour ceux qui avaient bien préparé l’événement à l’avance, la majorité des rendez-vous ont été honorés ». Comme quoi, finalement, un peu moins de «paillettes monégasques » n’ont pas nuit au climat d’affaires. Les temps changent, les générations et les pratiques aussi… D’autant que les organisateurs avaient tenu a préserver l’aspect « convivialité » de l’évènement au travers de plusieurs animations (Fanny’s Party, soirée sur le bateau Concorde Atlantique amarré devant sur la Seine devant l'Assemblée Nationale, cocktail des Coups de Coeur…).
De gauche à droite : Philippe Citroen, VP Sales de Netatmo; Nicole Maion Journaliste Neomag; Jean-Claude Ghinozzi, DGA, Directeur commercial & marketing de Qwant; Olivier Courtade, CEO de Myxyty.
Afin d’apporter des contenus pertinents aptes à nourrir la réflexion stratégique des participants au salon, la nouvelle formule du MedPi avait placé un espace Worskhop en son centre. Durant 3 jours, les équipes des médias partenaires, dont Neomag, se sont relayées pour animer un cycle de conférences. Une captation vidéo ayant été réalisée, ces contenus seront bientôt disponibles et pourront ainsi être partagés par un plus grand nombre.
Petit électroménager : peut mieux faire
Les stands proposant des accessoires de gaming ou pour smartphones étaient nombreux, de même que les trottinettes électriques et autres appareils de mobilité urbaine. En revanche, les stands exposants du petit électroménager, nouveau secteur ouvert par le salon depuis la précédente édition, n’étaient pas légion, et certaines marques présentes l’année dernière manquaient à l’appel, comme Beko. Même si l’offre en la matière était un peu «tristoune», certains ont réussi à tirer leur épingle du jeu. Ce fut le cas notamment de Schneider et de Beurer, qui en ont profité pour se distinguer au milieu de marques vendues à tout petit prix, pour la plupart inconnues au bataillon. Outre des téléviseurs et enceintes, l’industriel Admea présentait le petit électroménager de Schneider, marque qu’Admea a choisi de mettre en avant au détriment de Thomson, absent du MedPi. Arrivée dans le secteur du petit électroménager fin 2017, Schneider entend développer son offre de manière «transversale», commercialisant du petit électroménager coloré, aux allures vintage, en harmonie avec le gros électroménager de la marque.
La gamme vintage «Feeling» avait déjà été présentée en juin dernier, puis à l’IFA de Berlin en septembre. Elle comporte actuellement un four pose libre (décliné en micro-ondes solo et micro-ondes avec grill), un set petit-déjeuner composé d’un grille-pain et d’une bouilloire ainsi qu’un robot pâtissier. Cette collection sera bientôt enrichie, notamment d’un nouveau modèle de bouilloire, d’un blender et d’appareils de préparation culinaire. Admea, qui sous-traite et distribue, insiste sur son rôle de conception : les produits sont développés pour Schneider, avec des moules et des éléments de décor spécifiques.
Sur le stand de la marque allemande Beurer, nous avons retrouvé des nouveautés déjà découvertes à l’IFA de Berlin, comme deux chauffe-matelas connectés compatibles avec Alexa, ainsi qu’un nouveau tracker d’activité (AS97), qui sera commercialisé dans le courant du mois. Beurer exposait également ses pèse-personnes, donc quatre modèles sont connectés ; la marque annonce d’ailleurs une mise à jour majeure de son application Health Manager, dédiée à cette catégorie d’appareils.
Etaient présents de nouveaux épilateurs à lumière pulsée qui enrichissent la gamme existante, ainsi qu’un épilateur laser, puis quelques nouveaux appareils de massage pour la nuque et les épaules. Enfin, nous avons été surpris d’apprendre que le «best-seller» de Beurer demeure la ceinture d’électrostimulation, dont plusieurs modèles sont donc déclinés avec de nouveaux coloris.
Une offre pour l'instant trés entrée de gamme
Les autres stands de PEM arboraient principalement du petit électroménager à prix plancher. La plupart des marques qui étaient représentées ne sont pas spécialistes d’un univers. Aussi l’offre était-elle éclectique : bouilloires et grille-pains côtoyaient extracteurs de jus, aspirateurs, ventilateurs et fers à repasser, toujours à des prix ultra compétitifs. Tous ces produits fabriqués en Asie se ressemblent peu ou prou. Certains exposants nous ont expliqué que de tels produits permettent aux distributeurs de combler un «fossé» tarifaire entre leurs marques et les appareils de grandes marques. Parmi ces exposants, certains commercialisent parfois leurs appareils en marque blanche. On peut citer le hollandais Bestron, l’importateur belge MD Homelectro ou le français Delta, qui vend ses produits sous la marque Domoclip (amenée à changer de nom sous peu).
D’autres vendent exclusivement sous leur propre marque : c’est le cas du français Black Pear (qui importe et distribue sous sa marque), de Daewoo ou de la toute jeune marque belge PEM. A noter aussi la présence des marques AEG, Bomann et Clatronic sur le stand du distributeur français Le Petit Patron, ou celle de Tristar et Princess auprès de leur importateur Smartwares Group.
Nous avons découvert deux nouvelles marques italiennes, distribuées par CAP Distribution, qui nous les a décrites comme «marques de milieu de gamme» : Girmi et G. Ferrari. L’appareil phare ? Un four à pizza. La marque Beper (sur le stand du distributeur français JPS Equipment) faisait presque figure d’exception : point d’aspirateurs jouant des coudes avec des sèche-cheveux mais des machines à pop corn, appareils à fondue et autres crêpières. Au final, nous n’avons pas découvert de nouveautés notables (même si nous devons avouer que les cafetières rose layette nous ont tout de même un peu marqué…). Nous retenons tout de même l’offre de Bestron, suffisamment rare pour être soulignée : une garantie de 5 ans sur tous ses petits appareils électroménagers.
Smart Home : le véritable relais de croissance
Outre l’électroménager, un certain nombre de stands exposaient du Smart Home. Parmi ceux-ci, nous avons repéré Ring Sécurité (société récemment devenue la propriété d’Amazon) exposant une gamme complète de caméras et sonnettes vidéo, la jeune pousse Fenotek avec son interphone connecté Hi, puis un ensemble d’appareils dédiés à la sécurité domestique (caméras de surveillance, détecteurs d’ouverture de portes, sirènes) distribués sous la marque Kodak, exploitée sous licence par la société bordelaise Liz Invest. Une des annonces les plus importantes fut celle de Qwant et Myxyty qui disposaient ensemble d’un espace de démonstration des enceintes intelligentes MyxyVoice (le petit modèle) et MyxyPod (le grand), dont la commercialisation est annoncée pour la fin de l’année. L’entité française mettait bien entendu en avant le respect de la vie privée et la protection des données, qui constituent l’ADN de son moteur de recherche.
Dans le domaine de la maison connectée, on pouvait aussi voir à l’œuvre Concierge, entouré d’un certain nombre d’appareils connectés compatibles. Ce joli petit objet au look délicieusement rétro centralise le pilotage des appareils domestiques connectés ; la nouveauté était un petit module assurant le pilotage des volets électriques. Lors de la conférence d’ouverture du MedPi, GfK a rappelé qu’en 2017, le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires avait été franchi par le marché français des objets connectés. Avec 5,2 millions d’objets vendus sur l’année, ce marché a enregistré une progression de 33%, porté par le segment des appareils directement liés à la maison connectée (ampoules, caméras, thermostats, serrures connectés) qui génère plus de deux tiers de la valeur. Nul doute que ce secteur prendra une importance croissante au sein du prochain MedPi en 2019.