De gauche à droite : Jacques Spicker, Philippe Lecante et Yvon Lhermite
C’est en 2007 que cinq entreprises grossistes, affiliées EXIAL, décident de monter leur propre groupement sous la forme d’un GIE qui prend le nom de GGE Planet Ménager. En 2008, le nouveau groupement propose à Yvon Lhermite, alors compte clé EXIAL chez Indesit, de prendre la direction de la centrale. "Dès le début, avec Yvon, nous avons été sur la même longueur d’onde, indique Philippe Lecante, Président de GGE Planet Ménager. Nous aimons que les choses soient claires et transparentes. La confiance entre nous, les adhérents et les industriels, est notre force et marque de fabrique. Cela nous a permis de tenir dans la durée. Aujourd’hui, alors que les fondamentaux sont solides, nous entamons une nouvelle étape dans notre développement". Le recrutement de Jacques Spicker en tant que nouveau Directeur Général, s’inscrit donc dans la continuité.
Une dimension multifonctionnelle
Jacques Spicker, 45 ans, est également issu du secteur. Il a démarré sa carrière chez Whirlpool en 1999. Après un démarrage en tant qu’attaché commercial, il intègre le siège du groupe d’électroménager où il occupe successivement différents postes (fonctions support, DR, KAM, chef de produit, direction commerciale grands comptes). En 2015, il rejoint une PME spécialisée dans le sanitaire en tant que Directeur Commercial et Marketing. Aujourd’hui, c’est fort de cette expérience, qu’il prend la Direction Générale du GGE, un poste à la dimension multifonctionnelle pour développer les achats, la communication et la relation client. Arrivé en mai dernier, la visite de l’ensemble du réseau lui a permis de faire un état des lieux précis du groupement et d’en définir une ligne stratégique.
Continuer à servir l’intérêt des adhérents en priorité
Aujourd’hui le groupe est constitué de 19 adhérents représentant 5 grossistes, 38 magasins et 3 sites web, certains adhérents regroupant les 3 activités. Au total, 40% du CA du groupement est réalisé dans le retail, 45% en activité grossiste et le reste sur le web. Le GEM, avec un PMV achat de plus de 280€, demeure l’activité principale du groupement avec une répartition de 60% en pose-libre et 40% en encastrable.
La centrale, financée par les prestations de service payées par les marques (référencement, communication…), est une structure agile volontairement courte. "Les adhérents ne versent aucune cotisation et perçoivent l’intégralité des résultats générés par le GIE pour financer leur développement, souligne Jacques Spicker. La finalité de la centrale est bien de servir exclusivement les intérêts de ses adhérents, ce qui est assez rare dans la profession".
Mutualiser tout ce qui est mutualisable
Alors que l’électroménager traverse une nouvelle étape de consolidation, la distribution teste de nouveaux modèles économiques comme le « shop-in-shop » et poursuit le développement de la franchise pour conquérir de nouveaux territoires. Du côté de l’industrie, les trois marqueurs importants sont la massification, notamment soulignée par la très forte poussée des groupes chinois, la création de valeur au travers d’investissements dans l’innovation et le design, le troisième étant la réorganisation des forces commerciales, du fait de l’évolution de la distribution, qui limite de plus en plus les contacts terrain.
"Dans cet univers très mouvant, les indépendants ont une belle carte à jouer du fait de leur agilité, réactivité et proximité des consommateurs. Nous explorons donc toutes les pistes permettant à nos adhérents d’être toujours plus efficaces au niveau des achats mais aussi de la relation client, la logistique, la formation et les services… Nous sommes persuadés qu’en s’appuyant sur nos forces, il y a de nouvelles synergies à développer. En collaboration étroite avec les adhérents, la centrale doit permettre de mutualiser tout ce qui est mutualisable (BDD, gamme, communication, merchandising …), afin que nos adhérents soient concentrés sur leurs magasins, leurs équipes et leur développement, tant en termes de croissance organique que de croissance externe. La logistique est un point à améliorer ; en effet, certaines marques de Gros Electroménager gèrent aujourd’hui plus de 65% de leur flux en « direct usine ». Dans ce contexte et en concertation avec les adhérents, le sujet d’un accroissement de la massification est à traiter. Certains produits devront, peut-être demain, être achetés en direct usine pour des questions de prix et de disponibilité".
Développer le trafic, la marge et l’expertise
Mais l’enjeu majeur c’est bien sûr d’aider les adhérents à générer du trafic en s’appuyant sur les nouvelles technologies. "Nous allons déployer un outil CRM qui va permettre de garder un contact de qualité avec le consommateur afin de le fidéliser et le rendre ambassadeur de nos magasins. La digitalisation, enjeu hautement stratégique, va être confiée à Mélia Lefevre, fraichement diplômée d’un MBA en Marketing digital et recrutée au poste de chargée de communication, complètera très efficacement cet outil. Elle accompagnera le développement des communautés ainsi que la mise à disposition des contenus.
Une fois en magasin, le consommateur s’attend à une prestation de qualité d’autant plus lorsqu’il s’adresse à un spécialiste indépendant. La formation, pierre angulaire de l’expérience consommateur, fait partie de nos axes stratégiques. Enfin, nous allons continuer à jouer la carte de la literie au travers de l’accord avec Maxiam car c’est une activité très complémentaire à l’électroménager. La literie a des niveaux élevés de taux de marge mais génère peu de trafic en magasin. L’électroménager génère davantage de trafic, mais avec des taux de marge plus faible ». Une réflexion est en cours pour trouver de nouvelles sources de diversification permettant de générer davantage de trafic et de marge sans toutefois alourdir la structure commerciale des magasins du réseau".
Recruter de nouveaux adhérents
Si jusqu’ici le groupement s’est développé plutôt discrètement par le bouche à oreille, il entend être davantage visible tout en restant lui-même. "Nous ne souhaitons pas jouer dans la même catégorie que ceux qui sont engagés dans une course à la taille, souligne Philippe Lecante. Nous entendons continuer à grossir tout en restant cohérents avec les valeurs du groupement, car c’est ce que nos adhérents attendent".
Pour Jacques Spicker, « il y a chez GGE Planet Ménager une force extraordinaire et nos fondamentaux sont solides. L’âge moyen des adhérents est de 40 ans. Une nouvelle génération est en place, mais tout cela n’est pas assez connu à l’extérieur. A nous de le faire savoir, afin que les indépendants (retailers ou grossistes) nous intègrent dans leur réflexion comme une alternative en phase avec leurs attentes …"