le 27 mai 2021
, par Rédaction Neomaghttps://www.linkedin.com/company/neomag/
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Les ventes internet des commerces physiques ont progressé 2 fois plus rapidement que la moyenne du marché, et 3 fois plus vite que celle des sites pure-players. C'est l'un des principaux constats que fait la Fevad lors de la publication* des résultats des ventes sur internet pour le 1er trimestre 2021.
Les chiffres clés du 1er trimestre 2021
Au 1er trimestre, le e-commerce (produits et services) a enregistré une croissance élevée avec +14,8% par rapport aux mêmes mois de 2020. La croissance de ce 1er trimestre 2021 est tirée essentiellement par la vente de produits, avec +30%, alors que la vente de services affiche +1% par rapport au 1er trimestre 2020, lequel s’affichait déjà en recul. Sur l’ensemble du trimestre, le chiffre d’affaires du secteur du e-commerce atteint 29,1 milliards d’euros soit près de 4 milliards de plus que l’an dernier. Le nombre de transactions s’élève à 499 millions contre 424 millions au 1er trimestre 2020, en hausse de 17,8%.
Le montant moyen de la transaction, après 3 trimestres consécutifs de hausse, repart à la baisse de 2,5%. Alors que le panier global s’élevait à 60 euros au 1er trimestre 2020, il redescend à 58 euros sur ce même trimestre en 2021. Stable sur le panier moyen des ventes de produits, il est en baisse de 5% sur le panier moyen de ventes de services. Sur le 1er trimestre 2021, 823 euros ont été dépensés par acheteur contre 761 euros au 1er trimestre 2020. Cette baisse du panier est compensée par l’augmentation du nombre de transactions et l’arrivée de plus d’un million de nouveaux cyberacheteurs (Source : Médiamétrie).
L’indicateur trimestriel de la création de nouveaux sites affiche une croissance de +12% soit 18 000 sites supplémentaires par rapport à l’an dernier.
Les nouvelles restrictions ont eu un impact dès le mois de février
Les ventes de produits grand public du panel iCE 100 restent très dynamiques avec une croissance supérieure à +30% par rapport au 1er trimestre 2020. Le mois de février enregistre la plus forte accélération sur le trimestre, en raison des premières mesures de restriction sur les commerces de plus de 20 000 m2 mais également du décalage de la date des soldes d’hiver sur février. La tendance s’est confirmée au mois de mars avec une croissance de +30%. Comme lors des précédentes fermetures de magasins, le e-commerce a pris le relais en permettant à la clientèle de se reporter sur les sites internet des magasins fermés.
Dans le même temps, les ventes B-to-B ont augmenté de 21% sur ce trimestre. On notera cependant que la référence du même trimestre de 2020 était relativement basse (+4,5%) en raison de la conjoncture et des prémices de la crise sanitaire.
Enfin, le secteur du e-tourisme, quant à lui, est toujours durement affecté par la crise et affiche un recul de 49%, dans la tendance des précédents trimestres.
Les places de marché enregistrent leur meilleure performance depuis le début de la crise
Les ventes réalisées via les places de marché ont accéléré au 1er trimestre (+44%) et affichent un rythme de croissance qui dépasse celui des ventes en propre des sites du panel (+32%). Par rapport à l’an dernier, le poids des ventes sur les places de marché dans le total des ventes de l’iCE 100 Produits progresse d’un point (15,5% vs 14,5% sur T1 2020).
Les ventes globales sur mobiles (produits et services) sont toujours freinées par la dégradation des ventes de voyage : +17% alors que la référence du 1er trimestre 2020 était déjà fortement freinée par la crise sanitaire (-0,5%). Cependant, cela n’affecte pas la croissance des ventes de produits sur mobile qui est de +33% dans la même tendance que les trimestres précédents.
Nouvelle accélération au mois d’avril et nouveau pic de ventes internet pour les sites des commerces physiques
Alors que pour la 3ème fois l’ensemble du territoire était confiné et les commerces « non essentiels » fermés à partir du 3 avril, l’activité e-commerce a de nouveau accéléré et ce dès la première semaine du confinement. Ainsi, selon les premières tendances mesurées par la Fevad, les ventes en ligne de produits ont bondi de 45% lors de la 1ère semaine d’avril par rapport à la 1ère semaine d’avril 2020 puis, au fil des semaines, le niveau des ventes s’est rapproché du niveau élevé d’avril 2020. Cette hausse s’est ensuite fléchie en mai à l’approche de la réouverture des magasins. Ainsi, sur l’ensemble du mois d’avril, le niveau d’activité a augmenté de 17% vs avril 2020, période au cours de laquelle le marché avait lui-même fortement progressé en raison du 1er confinement. Comparé à avril 2019, cela représente une hausse des ventes +71%.
Une nouvelle fois, les enseignes magasins ont réussi à transférer une partie de leurs ventes sur internet puisque celles-ci augmentent de 28% par rapport à avril 2020 et de 163% par rapport à avril 2019, permettant ainsi d’amortir les effets économiques des mesures de confinement, tout en offrant aux Français la possibilité de continuer de consommer dans le respect des mesures de restrictions imposées par la situation sanitaire.
Sur les 12 derniers mois de crise, le chiffre d’affaires des sites des enseignes traditionnelles du Panel iCE 100 a progressé de 66%, soit une croissance deux fois supérieure à celle de la moyenne du marché et trois fois supérieure à celle des sites pure-players : 18%. A noter qu’avant la pandémie, leurs croissances étaient identiques.
Le secteur du e-commerce (produits et services) a atteint près de 30 milliards d’euros au 1er trimestre 2021, en hausse de 14,8% sur un an.
Une situation toujours très contrastée entre ventes de biens et de services : la hausse des ventes de produits sur internet est estimée à +30%, alors que le e-tourisme sur le panel iCE chute à nouveau de 49%. 499 millions de transactions ont été recensées, soit une hausse annuelle de 17,8%. Le panier moyen est en légère baisse à 58 euros (vs 60 euros en 2019)
41 millions de cyberacheteurs en France
D’après l’Observatoire des Usages Internet de Médiamétrie**, le nombre de cyberacheteurs au 1ertrimestre 2021 s’élève à 41 millions, soit plus d’un million de cyberacheteurs supplémentaires en 1 an.
Pour Marc Lolivier, Délégué Général de la Fevad: «Depuis un an, la crise a conduit les consommateurs à s’adapter. Grâce au e-commerce, des millions de Français ont pu continuer à consommer, à s’équiper, à se divertir, dans le respect des règles de protection sanitaire, y compris pendant les périodes de confinement. Cela a permis également à de très nombreuses entreprises de maintenir une activité économique, car sans internet beaucoup d’entre elles se seraient trouvées privées de débouchés. Ce développement de l’achat en ligne ne doit pas être considéré comme une parenthèse mais plutôt comme un accélérateur vers un commerce plus phygital, combinant à la fois le magasin et le digital pour répondre aux nouvelles attentes de la clientèle confortées par ces 14 mois de crise ». Jamila Yahia-Messaoud, Directrice du Département Consumer Insights de Médiamétrie ajoute : « Avec l’essor et la démocratisation du e-commerce, observés avant la crise et encore renforcés depuis le début de celle-ci, les sites ont la responsabilité de satisfaire leur clientèle et la fidéliser. L’offre de services autour des achats devient un élément de différenciation essentielle : d’une part, les cyberacheteurs accordent une importance toute particulière aux services de livraison et de retour pour le choix de leurs sites d’achat. D’autre part, la présence d’une offre digitale en complément des magasins physiques a été un réel plus pour les cyberacheteurs qui ont pu continuer à consommer malgré les fermetures successives des magasins».
Plus d’un achat par semaine, l’alimentaire et la mode en tête des produits les plus commandés
68% des internautes ont effectué des achats en ligne au premier trimestre 2021. Chaque cyberacheteur a réalisé 18,8 achats en moyenne, toutes catégories confondues, au cours des 3 derniers mois. L’alimentaire se distingue avec 7,7achats en moyenne par acheteur, une pratique déjà enclenchée avant la crise sanitaire mais que celle-ci a renforcée, les cyberacheteurs profitant du canal digital pour se prémunir du virus. Les produits culturels ont eux généré 4,3achats en moyenne, quand l’hygiène/beauté en compte 4,1, puis 4pour les bijoux et montres.
Pour les besoins de l’étude, on peut distinguer 3 profils : celui des «gros acheteurs» (+ de 25 achats au cours des 3 derniers mois) qui représente 24% des cyberacheteurs, les «moyens acheteurs» (25 à 11 achats) qui sont au nombre de 33% et les «petits acheteurs» qui pèsent 43%.
Les deux catégories de produits où l’on compte le plus grand nombre de gros acheteurs sont l’alimentaire et la mode. A noter que dans la mode, le phénomène touche surtout les femmes de 25-40 ans.
La livraison à domicile reste le mode de livraison privilégié devant le point retrait
Parmi les options proposées par les e-commerçants, la livraison à domicile reste le mode de livraison privilégié par 87% des cyberacheteurs. C’est le cas pour l’ensemble des catégories d’achats, à l’exception de l’alimentation et boissons pour lesquelles les cyberacheteurs ont préféré retirer leurs achats en magasin ou en point relais (57%vs 45%pour la livraison à domicile).
Le point relai est le deuxième mode de livraison préféré des cyberacheteurs au premier trimestre de l’année : il séduit 1 acheteur en ligne sur 2 (50%).
Les gros acheteurs sont ceux qui utilisent le plus ce service puisque 65% d’entre eux en sont adeptes.
La livraison en magasin constitue quant à elle une méthode complémentaire aux deux précédentes. Dans une période marquée par les fermetures des commerces non-essentiels, le retrait de commandes réalisées en click & collectest choisi par 33%des cyberacheteurs. Privilégié une nouvelle fois par les gros acheteurs (59%),il séduit également plus d’un tiers (37%) des moyens acheteurs.
Enfin, le retrait avec paiement en magasin, la livraison en consigne ou encore la livraison sur le lieu de travail sont également utilisés par les cyberacheteurs puisque respectivement 12%, 4%et 3% d’entre eux y ont recours.
Parmi les options proposées par les e-commerçants, la livraison à domicile reste le mode de livraison privilégié par 87% des cyberacheteurs.
Des délais de livraison tenus plus de 9 fois sur 10
Alors que la livraison est un enjeu majeur de la satisfaction client, 94% des achats réalisés en ligne (hors alimentaire) respectent les délais indiqués par le site au moment de l’achat. Ce chiffre est d’autant plus important que le secteur a connu une forte poussée de la demande.
Ceci est encore plus vrai pour les achats de produits techniques et d’électroménager ou encore de bijoux et montres puisque 100% des commandes provenant de ces secteurs sont arrivées dans les délais indiqués.
Le secteur alimentaire, bien que soumis à des contraintes logistiques particulièrement rigoureuses en raison des exigences sanitaires et du recours à la livraison rapide sur des créneaux horaires prédéfinis, compte néanmoins une proportion élevée de livraisons arrivées dans les délais avec 81%des délais de livraison respectés.
Près de 8 achats sur 10 donnent satisfaction aux cyberacheteurs
Près de 8 achatssur 10 (75%)sont conservés par leurs acheteurs. Ceci est encore plus vrai pour les produits culturels (84%). Parmi les 15,5 achats réalisés hors alimentaire en moyenne, seuls 3,8ont fait l’objet d’un retour.
A noter que la mode et les bijoux sont les produits qui donnent lieu au plus grand nombre de retours. Ce phénomène touche davantage la clientèle plus jeune ; à l’inverse, les cyberacheteurs les plus âgés ont peu recours à cette pratique avec seulement 13%des 50 ans et plus qui retournent une partie de leurs achats réalisés en ligne.
La livraison express concerne avant tout l’alimentaire
L’enquête réalisée pour la Fevadrévèle que seuls 20% des cyberacheteurs ont utilisé au moins un service de livraison express au cours des trois derniers mois.
Notons que l’express est avant tout utilisé pour l’alimentaire, une catégorie de produits pour laquelle la livraison express est particulièrement adaptée. Ce mode de livraison reste néanmoins assez marginal pour les autres catégories d’achat où il touche généralement moins de 15% de la population d’acheteurs.
La vente en ligne est de plus en plus complémentaire à la vente physique
La vente en ligne s’est intensifiée ces derniers mois du fait des changements d’habitudes des consommateursprovoqués, entres autres, par la crise sanitaire et la fermeture des magasins.
Pour autant, 70%des cyberacheteurs déclarent qu’ils auraient quand même fait au moins un de leurs achats en ligne si les conditions avaient été différentes. Cette proportion témoigne de l’ancrage de la pratique d’achat en ligne chez les cyberacheteurs avant même la crise.
Cet ancrage apparaît particulièrement marqué notamment pour des produits tels que les articles de mode ou la proportion atteint 77%ou pour les produits techniques ou électroménagers (73%).À l’inverse, l’alimentation et boissons, ainsi que les articles de sport ou de jardinage, qui ont su séduire en ligne depuis le début de la crise sanitaire, auraient probablement été achetés en magasin en conditions normales, preuve de l’importance du digital qui a permis à ces achats de se réaliser malgré la crise.
*Cette étude repose à la fois sur les informations recueillies directement auprès d’un panel de sites leaders et sur le montant agrégé des transactions enregistrées par les principales sociétés prestataires de paiement pour le compte de près de 200 000 sites e-commerce.
**Médiamétrie, en partenariat avec la Fevad, a interrogé les internautes sur leurs pratiques d’achat en ligne au cours de ces trois derniers mois. Cette étude analyse les pratiques des internautes en termes de services proposés par les sites de e-commerce (livraisons et retours) et la complémentarité de ces derniers avec les magasins physiques en période de pandémie.
Médiamétrie et la Fevad publient les résultats d’une étude réalisée du 8 au 13 avril auprès de 1 021 internautes âgés de 15 ans et sur l’achat en ligne au cours des 3 derniers mois (nombre d’achats par catégorie de produits, modes de livraison, retours, etc
Source : Médiamétrie – Etude FEVAD – T1 2021