Nous avons réalisé une très belle année 2021, avec un CA parmi les meilleurs qu'a connu Sideme
Depuis sa création en 1971, la société Sideme a traversé les époques en s’adaptant aux mutations du marché mais toujours en conservant son ADN, celui d’une entreprise humaine, proche de ses clients. La société enregistre aujourd’hui des records sur certains marchés et entend mettre l’accent sur ses propres marques (Amica, Fagor, Le Chai et Caviss), tout en poursuivant l’accompagnement des revendeurs avec ses marques de distribution. Entre restructuration, nouvelles orientations et enjeux écologiques, Christophe Belmont, Directeur général de Sideme, fait le point sur les grandes orientations de 2022 dans un entretien accordé à Neomag.
Neomag. Sideme a fêté ses 50 ans en 2021 mais l’événement présentiel a été annulé pour cause de Covid et remplacé par l’édition d’une bande dessinée retraçant l’histoire de la société. Pouvez-vous nous en dire plus sur la genèse de cette bande-dessinée ?
Christophe Belmont. Nous avions en effet prévu un événement pour les 50 ans de Sideme l’an dernier, mais le Covid en a décidé autrement. En d’autres temps, nous aurions pu organiser un événement festif et sortir notre bande-dessinée, mais nous avons précipité la sortie de la BD pour compenser le fait de ne pas pouvoir inviter nos clients. Sideme est une petite ETI avec un côté humain qui fait sa force depuis son origine. Nous avions donc envie de proposer quelque chose de très humain et de proche de nos clients et l’idée de la BD nous a semblé originale. Elle retrace l’histoire de l’entreprise, mais également celle de la distribution que Sideme a accompagnée depuis le début. Mes prédécesseurs ont été pionniers dans l’histoire de la distribution d’électroménager pendant les 30 Glorieuses et ont aidé les grandes enseignes à se développer, mais aussi participé à l’import de produits électroménagers. Cette BD met ainsi en relief le développement de Sideme, mais aussi le développement de l’import par Sideme.
Alors que les mesures d’allègement se profilent et que l’on peut espérer un retour à la normalité dans le quotidien des Français en 2022, comment voyez-vous les prochains mois, à la fois en termes de marché, mais aussi d’impact sur votre activité ?
Tout le monde fait face à la crise mondiale, tant au niveau des composants, notamment des semi-conducteurs, que du prix des matières premières. La demande a été très forte pour toutes les industries et cela a créé une réduction de l’offre par rapport à la demande, ce qui a mécaniquement fait monter les prix. Mais le plus difficile à gérer reste le contingentement dans le transport maritime, avec les problèmes de containers dont le prix n’a cessé d’augmenter et dont l’électroménager souffre fortement. Tout cela déstabilise notre offre et nous contraint à augmenter les prix, avec parfois des conséquences nuisibles comme sur le Froid où nous peinons à proposer les prix habituels. Néanmoins, nous avons réussi à faire une belle année 2021 avec un chiffre d’affaires de 82 millions d’euros, parmi les meilleures de Sideme, même si nos marges ont souffert. Parallèlement, ce temps de crise nous a permis de bien réfléchir à nos activités et de recentrer notre business model.
C’est-à-dire ?
Le segment de la marque de distribution souffre de la crise et a conduit les distributeurs à revoir leur stratégie. Malgré tout, nous avons continué à les accompagner et nous le ferons plus que jamais. La situation actuelle nous a aussi permis de développer nos propres marques, avec des progressions significatives et une volonté de capitaliser sur leurs atouts.
Quel poids représentent les MDD dans le chiffre d’affaires de Sideme ?
Elles sont aujourd’hui en diminution, mais elles sont encore au-delà de 50% de notre chiffre d’affaires. Il faut savoir qu’il y a 8 ou 9 ans, elles représentaient 100% de notre chiffre. Il faut bien comprendre que notre volonté de vendre de la marque de distribution n’a pas fléchi, mais le développement de nos marques en électroménager, y compris les caves à vin, nous permet d’améliorer notre rentabilité.
Pouvez-vous nous expliquer comment celles-ci sont présentes et différentiées aujourd’hui, notamment d’un point de vue prix et marketing ?
Il y a environ 9 ans, nous avons créé un pôle Caves à vin avec l’implantation de 2 marques : Caviss et Le Chai. Un pari un peu fou à l’époque. Mais les chiffres nous confirment aujourd’hui que nous avions raison puisque nous avons dépassé les 10 millions d’euros, pour la première fois en 2021. Pourtant, il s’agit d’un segment de niche où l’essentiel des ventes est réalisé en pose libre. Avec la seule marque Le Chai, spécialiste de la cave à vin encastrable, nous avons avoisiné les 8 millions d’euros de chiffre d’affaires grâce à un marché qui a explosé durant le Covid. De son côté, Caviss -notre marque cœur de gamme- a aussi une belle place à prendre sur le marché et va connaître des développements prochainement.
Qu’en est-il de vos marques plus généralistes, Amica et Fagor ?
Nous avons Amica, notre marque européenne, porte-drapeau du groupe, principalement orientée Cuisson et positionnée sur le 3e quartile. Cette marque fabriquée en Pologne a réalisé une belle année 2021, avec un chiffre d’affaires de 16 millions d’euros. Il ne s’agit en aucun cas d’une marque volumétrique, mais qui a tout sa place sur le marché.
Puis en 2019, le groupe Amica a négocié la licence de marque Fagor pour conquérir l’Europe de l’Ouest, à commencer par l’Espagne et la France. Nous avons démarré une belle implantation chez certains clients et cette année, nous voulons faire de Fagor notre marque de grande diffusion sur le marché français. Pour accompagner son développement et lui apporter de la visibilité, nous avons signé un sponsoring pour une durée de 3 ans avec le club de football féminin de l’Olympique Lyonnais. Nous avons également initié un contrat avec Ada Hegerberg, avant-centre de l’OL et élue premier ballon d’or du foot féminin mondial.
Outre ce nouveau partenariat avec l’OL, quelles seront les grandes actualités de vos marques en 2022 ?
L’année 2022 sera celle du « buzz » pour le groupe ! Nous avons effectivement ce partenariat sportif et sommes actuellement en période de négociation avec les centrales. Après notre magnifique showroom Le Chai, nous sommes en pleine réfection des autres showrooms à Levallois-Perret, pour Amica et Fagor, qui devraient être totalement opérationnels pour recevoir nos clients d’ici le printemps.
Quelques mots sur l’actualité de l’entreprise, notamment en matière de ressources humaines ?
Avec le développement des marques, le besoin de se structurer s’est fait ressentir et nous avons revu notre organisation pour répondre aux besoins du marché. Alors que nous étions auparavant très axés transactionnel, nous nous orientons désormais vers une structure très marketing, tout en conservant l’aspect humain qui reste essentiel pour le groupe. La division Marketing est dirigée par Jean-Franck Badalian, Directeur marketing. Il chapote une équipe composée d’une Responsable réseau digital, une Responsable développement graphique, une alternance et enfin, un Chef Produits actuellement en recrutement. La partie commerciale est quant à elle dirigée par Florian Gibus, notre Directeur Commercial, qui dispose d’un Responsable de compte-clés et de 4 commerciaux régionaux et un 5e qui doit arriver très prochainement. Jean-Marc Servais dirige le département Caves à vin ; nous avons ensuite Luc de Froberville, Directeur commercial des marques propres, mais aussi un pôle usine avec 4 personnes, un pôle SAV, pour un total de 46 employés.
Pour terminer, on parle beaucoup d’indice de réparabilité et de durabilité, mais aussi de RSE. Comment intégrez-vous ces nouvelles tendances dans vos développements ?
Pour rappel, nous appartenons à un industriel qu’est le groupe Amica qui nous apporte un certain nombre de process, notamment au niveau social et sociétal. Mais également toute la partie légale, gérée partiellement par le groupe Amica et partiellement par nous, et pour laquelle nous sommes entrés au Gifam pour mieux appréhender certains sujets comme l’indice de réparabilité, etc. Leur soutien est d’ailleurs très important pour nous car il nous permet d’anticiper les années à venir. Nous sommes également en pleine réflexion au niveau marketing pour donner un sens à certaines de nos marques. Il y a beaucoup de choses à faire encore et cet élan social et écologique doit nous servir d’impulsion pour donner une nouvelle orientation à nos marques. Nous sommes très enthousiastes face aux nouveaux défis qui nous attendent et heureux de ce que nous réalisons, en conservant un esprit humain, toujours proche de nos clients.