« La situation sanitaire semble s’éclaircir et laisse envisager une année 2022 plus sereine, annonce en préambule de la conférence de La Fevad son Président, François Momboisse. Quoi qu’il en soit, il est certain que le e-commerce va poursuivre sa croissance, car les consommateurs ont intégré cette pratique dans leur comportement et l’achat sera de plus en plus mixte entre les magasins et internet. Il faudra par ailleurs tenir compte de la progression du marché de l’occasion, qui risque d’avoir pour conséquence une baisse du chiffre d’affaires dans les magasins ».
Le secteur du e-commerce (Produits et Services) a en effet dépassé les 129 milliards d’euros en 2021, en hausse de 15,1%, contre 8,5% en 2020. Le secteur retrouve ainsi une croissance à deux chiffres selon le dernier bilan de la Fevad. Dans le détail, les ventes de produits sur internet ont continué à progresser avec +7% par rapport à 2020, soit +42% vs 2019, pour un chiffre d’affaires de 66,7 milliards d’euros. Sur l’ensemble de l’année écoulée, le e-commerce est estimé à 14,1% du commerce de détail (vente de produits), soit 0,7 point de plus qu’en 2020. Le nombre de sites marchands actifs progresse lui aussi et augmente de 11% sur un an ; un rythme équivalent à celui de l’année 2020. Quant au panier moyen, il est en léger recul et s’établit à 60 €, contre 61 € en 2020.

Les sites leaders consolident la croissance de 2020

Après une année 2020 exceptionnelle avec un record de croissance, le panel iCE100 (mesure de la croissance sur un échantillon constant d’une centaine de sites parmi les sites leaders) se stabilise. Les ventes de produits grand public du panel iCE 100 ont en effet augmenté de 1,1% en 2021. Si le 1er trimestre 2021 enregistre une hausse de +33,4% par rapport au 1er trimestre 2020, trimestre qui précède le début du premier confinement, la croissance annuelle s’est ensuite ralentie par rapport au reste de l’année 2020, période au cours de laquelle le panel avait atteint ses plus hauts niveaux. Et si certains secteurs s’en sortent bien, à l’image des produits de Grande consommation, le Mobilier-Décoration ou l’Habillement qui progressent, les produits technologiques sont eux en recul avec -6% en 2021 (vs +26% en 2019).

Une croissance qui profite au commerce de détail digitalisé

« La période Covid a été une période d’accélération de la digitalisation des ventes magasin, avec une croissance plus importante que celle du commerce, mais aussi de celle des pure-players, explique Marc Lolivier, Délégué Général de la Fevad. La croissance au global sur les 2 dernières années des ventes internet des sites de commerces physiques est désormais de 60%, contre 10% environ pour les pure-players. Les ventes des commerces de détail qui ont franchi le pas de la digitalisation ont ainsi augmenté 6 fois plus vite que celles des pure-players en 2 ans ». Les ventes réalisées sur les marketplaces continuent elles aussi de croître et ont progressé de +5% en 2021. Leur poids dans le volume d’affaires des sites qui les hébergent est de 33%, vs 31% en 2020.

Les ventes sur mobile repartent à la hausse (+23%)

Si l'ordinateur reste le premier canal d'achat de produits en ligne avec 78% des ventes, il est en recul de 11 points en 2021. Le mobile prend en effet de l'ampleur pour atteindre 59% des ventes, en hausse de +16 points. Les ventes sur mobile de l’iCM, qui cumulent ventes de produits et ventes de voyages, qui ont été freinées en 2020 par le recul des ventes de transport, voyage, billetterie, etc… retrouvent une croissance à 2 chiffres avec +23% notamment grâce à la reprise des ventes de Voyage/Tourisme. Les produits technologiques et électroménager constituent pour leur part 35% des ventes sur mobile, un chiffre stable par rapport à l’année précédente.

De nouvelles tendances émergent

D’après une enquête Médiamétrie, en partenariat avec la Fevad, certaines pratiques ont dominé l’achat en ligne en 2021. Les attentes en termes de RSE sont ainsi en progression et mobilisent désormais 31% des cyberacheteurs. Dans ce domaine, une très grande majorité considère que les enseignes ont amélioré la gestion des emballages (diminution de la quantité, emballages réutilisables). Dans le même registre, le made in France est un critère d’achat pour les 2/3 des cyberacheteurs (66%). Enfin, le Live Stream Shopping, ce nouveau canal d’achat au format vidéo et interactif permettant un achat immédiat, n’est pas encore très connu du grand public. Si seuls 18% des cyberacheteurs en ont déjà entendu parler et 12% ont déjà participé à un évènement du genre, 45% trouvent le concept intéressant.

Quelles perspectives pour 2022 ?

« L’étude met en évidence toute une série de nouvelles tendances qui traduisent l’envie chez les Français de consommer autrement. Parmi elles figurent le marché de la seconde main sur internet qui touche désormais plus de 80% des cyberacheteurs, qui déclarent avoir déjà acheté et/ou vendu un bien d’occasion sur internet. Chez certains, vérifier si le produit est disponible en seconde main est même devenu un réflexe avant l’achat d’un produit neuf » ajoute Marc Lolivier. Une tendance qui s’ancre massivement avec 50% des cyberacheteurs qui ont acheté en ligne des produits reconditionnés ou de seconde main en 2021. Parmi eux, 80% l’ont fait « pour faire des économies » et 51% « pour accéder à des produits de marque qu’ils ne pourraient pas s’offrir à l’état neuf ». Des tendances qui émergent et une croissance du e-commerce qui se confirme avec plus de 90% des cyberacheteurs qui déclarent qu’ils conserveront cette habitude en 2022.