C’est Perifem qui a coordonné les travaux des grands intervenants pour mettre en place des initiatives permettant une sobriété énergétique inédite des magasins. Et les dirigeants des plus grandes enseignes alimentaires comme Michel-Edouard Leclerc (E.Leclerc), Alexandre Bompard (Carrefour), Dominique Schelcher (Système U), Vincent Bronsard (Intermarché & Netto), Philippe Brochard (Auchan), Tina Schuler (Casino), Cécile Guillou (Franprix), Guillaume Sénéclauze (Monoprix), Friedrich Fuchs (Lidl), Cathy Collart Geiger (Picard), ont d’ores et déjà acté ensemble ce protocole, avec l’ambition de participer à l’effort collectif.
Des mesures du quotidien et des mesures d’urgence
Les travaux débutés le 30 juin dernier ont abouti à la définition de mesures communes et concrètes des enseignes de la distribution pour baisser leur consommation d’énergie et éviter les coupures annoncées en cas de crise. Sont ainsi actées les décisions suivantes :
- éteindre les enseignes lumineuses dès la fermeture du magasin
- systématiser la baisse d’intensité lumineuse : avant l’arrivée du public, diminution de l’éclairage de la surface de vente de 50%. Pendant la présence du public, diminution de l’éclairage de la surface de vente de 30 % sur les périodes critiques de consommation
- d’autres mesures d’une gestion plus sobre de l’énergie sont également évoquées, comme la coupure du renouvellement d’air la nuit, le décalage de la production de glace, etc.
Ce protocole intègre des mesures du quotidien mises en place dès le 15 octobre prochain et aussi des mesures d’urgence, à déclencher en cas de besoin et dès la connaissance de la survenue d’un pic critique, connu quelques jours auparavant et défini par l’autorité régulatrice, comme baisser la température de tous les points de vente, pour une température ambiante jusqu’à 17°C pendant les heures de pics.
Les distributeurs alimentaires se sont ainsi entendus sur un protocole de gestion de crise énergétique,, notamment pour les périodes 8h-12h et 18h-20h, que toutes les enseignes pourraient appliquer ensemble (même s’il peut exister des spécificités comme dans l’habillement par exemple) permettant la consommation la plus faible possible.
Le 26 juillet, les fédérations et les centres commerciaux (CDCF, CNCC, FCA, FCD, PROCOS, Alliance du Commerce ) ont également décidé de s’appuyer sur cette base pour généraliser le protocole. De plus, les entreprises indiquent qu'elles vont s’inscrire dans un processus de plus long terme visant à réduire leur consommation d’énergie de 10 % à horizon de 2 années. Le groupe de travail se réunira à nouveau fin août pour présenter les mesures à mettre en œuvre et étudier leur faisabilité.
Réduire la facture énergétique pour éviter une répercussion trop importante sur les prix
Rappelons que, dans le cadre de l’application du décret tertiaire de la Loi ELAN, les enseignes sont en train de mettre en œuvre des solutions pour réduire, d’ici à 2030, leurs consommations énergétiques de 40%. Les enseignes souhaitent que ces dispositions légales fassent l’objet de mesures d’incitation spécifiques, comme le mécanisme de suramortissement proposé lors des conclusions des Assises du Commerce.
La hausse spectaculaire du prix de l’électricité explique également l’accélération de leur engagement. « La facture électrique représentait 30% de leur résultat net avant les récentes envolées des coûts de l’énergie, indique Perifem. Avec un doublement du coût imaginé dès 2023, ce sont des commerces qui risquent d’être fragilisés et donc des prix qui devraient augmenter. Il est ainsi essentiel de réduire la facture énergétique et de se mobiliser ensemble pour éviter une répercussion trop importante sur les prix pour les consommateurs ».