Alors que les ventes du groupe Seb s’élèvent à 3 666 millions d’euros au 1er semestre 2022, en croissance de 1,6%, la dette nette financière atteint 2447 millions d’euros au 30 juin 2022, soit une augmentation de 597 millions d’euros en un an. Le résultat net part du Groupe du 1er semestre s’établit à 72 millions d'euros, contre 151 millions d'euros à fin juin 2021. Impacté par le conflit russo-ukrainien, le retour de l’inflation et les tensions dans la chaîne d’approvisionnement, le chiffre d’affaires du groupe est ainsi en recul de 0,4% au 2e trimestre et de -5,1% à taux de change et parités constantes (tcpc). Un manque à gagner qui atteint 4,1 points au 1er semestre et 4,8 points au 2e trimestre. « L’année 2022 a démarré dans un environnement favorable, qui s’est détérioré au second trimestre, avec la poursuite de la guerre en Ukraine, la volatilité des devises et l’accélération de l’inflation. Les ventes sont résilientes, tirées par une excellente performance en Chine et par une solide dynamique de l’activité professionnelle, explique Stanislas de Gramont, Directeur général du Groupe Seb. A l’instar de 2021, le Groupe absorbe l’impact des vents contraires, tandis que la rentabilité opérationnelle est ponctuellement impactée par l’effet conjugué du ralentissement de l’activité au second trimestre en Europe et de la poursuite des investissements déjà engagés ».

L’activité Grand Public recule, quand l’activité Professionnelle progresse

En recul de 3,3% sur les 6 premiers mois de l’année, l’activité Grand Public a été impactée par les craintes des consommateurs quant à leur pouvoir d’achat, ce qui a mécaniquement influé sur la demande. Le groupe a concentré ses efforts sur quelques-uns de ses principaux marchés qui ont été particulièrement impactés (France, Russie-Ukraine, Japon et Corée), alors que ses ventes en Chine ont été en forte croissance, en dépit des confinements au 2e trimestre. Par rapport à 2019, le chiffre d’affaires semestriel est ainsi en progression de 13,2 %.
L’activité Professionnelle a quant à elle confirmé son redressement, sur un historique 2021 plus exigeant au 2e trimestre pour le Café Professionnel, et affiche une croissance organique de 9,5 % sur le semestre. La dynamique, largement soutenue par l’extension du portefeuille clients, a couvert toutes les géographies, avec de très bons résultats de Wilbur Curtis aux Etats-Unis et la reprise du déploiement du contrat avec Luckin Coffee en Chine. Des performances qui seront au cœur des enjeux au second semestre, comme le précise le Directeur général : « Nous continuons à alimenter nos piliers de croissance : la Chine, où nous franchirons cette année les 2 milliards de chiffre d’affaires, avec de belles perspectives de développement ; le Professionnel, qui nous a ouvert de nouveaux marchés porteurs et rentables et enfin, l’innovation et la digitalisation, qui constituent des fondamentaux de nos métiers ».

Rachat de l'espagnol Zummo

Le Groupe Seb poursuit d'ailleurs son renforcement dans le marché professionnel avec l’acquisition annoncée fin juillet de Zummo. Cette entreprise espagnole basée à Valence, spécialiste des machines automatiques d’extraction de jus de fruits (10 familles de produits dans le domaine), emploie 130 salariés et a réalisé environ 25 millions d'euros de chiffre d’affaires en 2021.

Sur le dernier exercice, l’activité professionnelle a représenté 8% du chiffre d’affaires global du Groupe Seb, soit 628 millions d'euros. L'activité "Café Professionnel " y représente 90% des ventes, que ce soit avec les machines expresso automatiques, ou la préparation professionnelle de café filtre. 

L’Europe occidentale impactée par la conjoncture

Sous l’effet de la dégradation de la conjoncture, les ventes du groupe Seb sont en repli en Europe occidentale, avec un recul des produits plébiscités pendant le confinement, en particulier la préparation culinaire. Néanmoins, certains univers comme l’entretien des sols et le soin du linge s’en sortent mieux. Dans le détail, les ventes du groupe en France ont reculé d’environ 20 % à tcpc, après une performance record en 2021. Au sein de cette baisse, la non-récurrence des programmes de fidélisation a pesé pour 6 points. Par rapport à 2019, le chiffre d’affaires est en croissance de 4%, avec une tendance d’activité favorable dans la quasi-totalité des lignes de produits. En Allemagne, le marché, encore en légère croissance au 1er trimestre, s’est inversé à partir d’avril, touché par un effondrement de la confiance des ménages. Dans les autres pays européens, les performances varient selon les marchés, avec une meilleure résistance en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, qu’en Belgique, par exemple. A l’issue d’un 2e trimestre plus tendu, l’activité est toutefois stable à taux de change constants sur le semestre vs 2021.

Pour 2022, le groupe Seb vise une marge opérationnelle d’activité entre 8 et 8,5%

Alors que le groupe misait sur une amélioration progressive de la conjoncture après un bon premier trimestre, le groupe anticipe désormais un prolongement de cette situation jusqu’à la fin de l’année et revoit ses prévisions de croissance. « Nous n’anticipons pas d’amélioration sensible de la conjoncture d’ici la fin de l’année dans les pays matures. Ceci nous amène à viser sur l’année un chiffre d’affaires globalement stable et une marge opérationnelle d’activité située entre 8 % et 8,5 %. Je sais pouvoir compter sur la mobilisation et l’agilité de nos équipes partout dans le monde, pour poursuivre notre stratégie de croissance rentable », ajoute Stanislas de Gramont. Ces nouvelles hypothèses intègrent des surcoûts (matières, composants, fret, devises) désormais estimés à 300 millions d’euros, contre 200 millions d’euros initialement.
Pour atteindre ces objectifs, le groupe a mis en place plusieurs mesures en termes de prix et de contrôle strict de ses coûts opérationnels et s’engage à poursuivre un plan d’ajustement graduel de ses stocks à l’activité anticipée au second semestre. Le communiqué officiel précise enfin que « le groupe continuera à mettre en œuvre sa stratégie de création de valeur sur le long-terme, qui s’articule autour de la croissance rentable, du leadership par l’innovation, de la responsabilité environnementale et de la consolidation du marché ».