le 19 septembre 2022
, par Sandra Nicolettihttps://www.linkedin.com/company/neomag/
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« Le plan de sobriété énergétique mis en place depuis le mois de juin vise à réduire de 10% la consommation d'énergie en France. Dans ce cadre, neuf groupes de travail, dont un dédié aux entreprises et à l'organisation du travail, ont été lancés le 23 juin » a rappelé Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, à l’occasion de la conférence de presse du Gouvernement sur la crise énergétique, le 14 septembre 2022. Un plan sur lequel la Fédération du Commerce Associé (FCA) et la Fédération Française de la Franchise (FFF) planchent depuis l’été dernier et qui inquiète après les dernières annonces du Gouvernement. Si la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé la reconduction du bouclier tarifaire pour 2023 et une aide énergie « pour toute PME dont le chiffre d'affaires comprend au moins 3% au titre de ses factures énergétiques », le commerce craint pour son avenir. Une crise énergique qui viendrait s’ajouter à la crise économique selon les fédérations, qui en appellent aux pouvoirs publics pour revoir la feuille de route.
Pour la FFF, les « réductions ne permettront pas de compenser l’augmentation massive du coût de l’énergie »
Malgré les aides annoncées, la FFF souligne que « ces réductions ne permettront pas de compenser l’augmentation massive du coût de l’énergie, pour de nombreuses entreprises dont le business model est déjà affaibli par la hausse du prix des matières premières, des loyers ainsi que d’une pénurie sans précédent de main d’œuvre ». Selon elle, les conditions d’éligibilité à l’aide d’urgence « gaz et électricité » ne sont pas en ligne avec la situation des entreprises du commerce et précise que « la plupart consacre moins de 3% de son chiffre d’affaires à la facture énergétique » et qu’« une référence à la marge aurait été plus opérante ». Elle souligne également que « la référence à l’EBE de l’exercice 2021 n’est pas significative pour un certain nombre de secteurs fermés en 2021 à cause du COVID ». Dans ce contexte, la FFF propose de recenser les dispositifs d’aides existants par la création d’un guichet unique, et s’associe aux demandes émises par Perifem (qui réunit l’ensemble des acteurs de la distribution) pour, entre autres, plafonner le prix du gaz utilisé pour la production d’électricité, ou encore, la mise en place, à titre exceptionnel pour 2023, d’un tarif réglementé d’urgence accessible aux entreprises et fixé mensuellement pour éviter la spéculation.
Selon la FCA, « l’agenda réglementaire contient son lot de mesures contraignantes »
De son côté, la FCA souhaite que l’agenda des priorités soit revu pour tenir compte de la situation des commerces, déjà pénalisés par la crise économique. « Dans ce contexte de crises multiples, on ne peut dans le même temps demander aux commerces d’investir dans la rénovation de leurs locaux, dans la transformation de leur modèle, et de supporter seuls le coût de l’inflation. L’agenda réglementaire contient son lot de mesures contraignantes adoptées à un moment où ce contexte de crises n’était pas encore identifié », peut-on lire sur le communiqué de la FCA. Selon la fédération, à l’accompagnement financier doit s’ajouter une organisation et « une cohérence de l’ensemble des mesures environnementales, urbanistiques, fiscales…nécessitant de nouveaux investissements ».
Si tous s’accordent sur la nécessité profonde de soutenir le commerce, le calendrier est pour le moment fixé « à début octobre », date à laquelle sera présenté le plan de sobriété énergétique par le Gouvernement.