Si le commerce a dévoilé un nouveau visage depuis la crise sanitaire, les Français sont-ils restés fidèles à leurs habitudes de ces deux dernières années ? C’est ce qu’a voulu analyser l’Echangeur BNP Paribas Personal Finance, centre d’innovation technologique et marketing appliquée au commerce de détail. Menée tous les deux ans, cette grande enquête a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 5 000 personnes, interrogées sur une centaine de questions, pour avoir une vision à 360° sur leurs modes de consommation et leur évolution. Premier constat, le tout internet n’est pas à l’ordre du jour et le commerce physique a encore sa place dans l’écosystème, grâce à la transformation digitale des magasins.
Consommation : comment le digital contribue à soutenir le commerce physique
Pour la première fois, l’Echangeur BNP Paribas Personal Finance dévoile son Access Panel, un rapport qui décrypte les nouveaux usages des consommateurs, mené tous les deux ans. Une enquête qui met en lumière les comportements d’achat des Français pour comprendre leur évolution depuis la pandémie. Comment les Français consomment-ils aujourd’hui ? La digitalisation a-t-elle pris le pas sur le commerce physique ? L’économie circulaire est-elle une tendance ancrée ? Les résultats dans cette enquête.

Les services, atouts clés pour le commerce physique
Largement déployé durant la pandémie, en particulier pour les achats alimentaires, le Drive a constitué un argument de différenciation pour le commerce physique. Toujours d’actualité, ce service attire encore une certaine frange de la population qui y recourt à 27% (+ 7 points en 2 ans) et notamment les ruraux qui emploient encore ce service pour 31% d’entre eux (+ 8 points).
Autre argument clé des magasins physiques durant la pandémie, la livraison à domicile a été un élément de résistance pour les points de vente, pour lutter contre le e-commerce. Un argument qui prévaut encore aujourd’hui, mais qui ne concerne que 13% des Français (+2% par rapport à 2020), avec des disparités selon les régions. Sans surprise, ce service attire davantage dans la capitale et l’agglomération parisienne (28%, soit +8 points en 2 ans) et dans les grandes villes de plus de 100 000 habitants (19%), tandis que cette pratique n’attire que 10% des Français vivant en petites villes et 8% en milieu rural.
Le Click&Collect, très populaire pour les achats non alimentaires, reste lui aussi apprécié avec 21% des consommateurs qui ont utilisé ce service au cours des 12 derniers mois (+ 9 points), une tendance qui concerne tant les villes que les campagnes.
La digitalisation, danger ou valeur refuge pour les points de vente physiques ?
Alors que les achats sur Internet se sont banalisés avec 94% des Français qui ont effectué au moins un achat en ligne au cours des 12 derniers mois, la fréquence d’achat augmente elle aussi. Ainsi, 72% des Français déclarent acheter en ligne au moins une fois par mois (+ 6 points). Des achats que les consommateurs réalisent via leur smartphone ou tablette pour 42% d’entre eux, en hausse de 10 points par rapport à 2020. A noter également, le QR code qui a émergé durant la pandémie, attire 36% des Français, pour se renseigner sur un produit en magasin.
Mais est-ce à dire que le smartphone va devenir le nouvel eldorado du commerce ? Selon le rapport Access Panel, il est encore loin d’être majoritaire dans l’ensemble de la population française. Pour l’heure, il s’agit surtout d’une question de génération puisque seuls 26% des plus de 60% achètent sur Internet depuis leur smartphone, contre 57% des 30-44 ans. Mais les plus jeunes générations, adeptes du portable, pourraient-elles changer la donne ? Cette génération est en tous cas fervente du paiement via smartphone, qui concerne 20% des 18-29 ans (+6 points) et 19% des familles aisées avec enfants de moins de 15 ans. Un élément qui sera à prendre en compte pour le commerce physique dans ses développements futurs.
L’avenir du commerce passera-t-il par les réseaux sociaux ?
Moins utilisé pour l’heure que Facebook (68% d’utilisateurs), le réseau social Instagram tend à se développer (37% d’utilisateurs), avec une accélération grandissante chez les jeunes de 18 à 29 ans (70%). Snapchat et TikTok prennent également de l’ampleur au sein de cette génération qu’il convient de prendre en compte. Et si les achats sur ces canaux sont encore minoritaires et ne concernent que 10% des Français (20% pour les 18-29 ans), ils sont devenus des médias essentiels pour les moins de 30 ans et s’inscrivent comme des points de contact majeurs pour les marques. Dans ce contexte, intégrer les réseaux sociaux dans sa stratégie de communication apparaît comme une nécessité pour le développement des marques et la fidélisation.
Les facilités de paiement, un argument qui a la cote
Si ce service n’est pas une nouveauté et attire 33% des Français, il séduit de plus en plus les 18-29 ans, parmi lesquels 51% déclarent l’avoir utilisé ces 12 derniers mois. Les paiements en plusieurs fois, tout comme les reports de paiement, sont inscrits dans les habitudes des Français et concernent d’autant plus les clients online réguliers. 42% des clients achetant au moins une fois par mois sur Internet font appel à ce service, alors qu’ils ne sont que 19% parmi les clients plus occasionnels (moins d’un achat par mois).
L’économie circulaire, une tendance qui se confirme
Déjà bien ancrée dans le secteur automobile, l’économie circulaire touche désormais d’autres secteurs et croît d’année en année. 60% des Français déclarent ainsi vendre ou acheter des produits d’occasion ou reconditionnés. Parmi les acheteurs, 40% acquièrent des produits d’occasion (hors auto), 18% se tournent vers des produits reconditionnés, 33% achètent des produits d’occasion entre particuliers et enfin, 17% font l’acquisition de produits d’occasion dans une enseigne (en magasin ou sur internet). Les moins de 45 ans sont les plus réceptifs à l’économie circulaire (71%), contre 47% des 60 ans et plus. Un phénomène qui pourrait croître encore ces prochains mois, porté par la crise économique actuelle. Une crise qui ne semble d’ailleurs pas impacter les projets de rénovation pour le moment, puisque 30% des Français les envisagent (+3 points vs 2020). Parmi eux, 14% envisagent des travaux de rénovation cuisine/salle de bains (stable par rapport à 2020), 10% des travaux d’économie d’énergie (+2 points), 10% pour l’aménagement extérieur (stable) et enfin, 3% envisagent un agrandissement de leur logement (stable). Des éléments qui seront complétés par deux nouveaux chapitres de l’Access Panel, à découvrir prochainement.