Boulanger a la responsabilité d'accompagner le changement sociétal et environnemental
L'arrêt récent de la production des tables et cuisinières à gaz sous ses propres marques, ainsi que la réduction de moitié de l'offre, est l'un des exemples concrets des engagements pris par Boulanger. Gestion des magasins, référencement, communication... Tous les services sont concernés par les questions environnementales et sociétales que veut porter l'enseigne et que nous explique Michael Rogué, Leader Planet chez Boulanger.
Neomag. Depuis deux ans, vous occupez le poste de Leader Planet chez Boulanger. Pouvez-vous nous expliquer cette fonction et les missions qu’elle recouvre ?
Michael Rogué. Dès mon arrivée, mon rôle a été de monter l’équipe Planet, dont le but est de construire et piloter le plan de transformation écologique de l’enseigne Boulanger. Elle concerne tant le développement de l’enseigne sur le plan énergétique et écologique, que l’accompagnement de nos consommateurs vers une consommation plus durable. Historiquement, ces fonctions de transition écologique étaient fondues dans une mission globale RSE chez Boulanger et l’enseigne a décidé d’accélérer sur ces enjeux, en constituant une équipe dédiée.
Des enjeux écologiques ancrés depuis plusieurs années chez Boulanger…
En effet, les enjeux de transition énergétique sont au cœur des préoccupations de Boulanger, avec de premières actions dès 2013. Parmi elles, l’éclairage LED systématique sur 100% des nouveaux magasins, ainsi que des efforts sur nos consommations de chauffage. Nous avons par ailleurs signé un contrat avec EDF dès 2019, pour nous assurer que 100% de l’énergie que nous achetons est issue d’énergies renouvelables. Nous avons aussi été l’une des premières enseignes à signer un Power Purchase Agreement avec Voltalia, pour nous porter acquéreur de la production d’électricité fabriquée à partir d’énergie solaire, dans le sud de la France. Des enjeux de transition énergétique que nous avons décidé d’accélérer cet été, au travers de deux prismes. D’une part, avec des actions au sein même de Boulanger et, d’autre part, un accompagnement des Français dans la transition énergétique, un sujet en plein cœur de l’actualité.
Comment ces actions se traduisent-elles concrètement ?
Concernant Boulanger, nous avons signé la charte des entreprises professionnelles Ecowatt ce 11 octobre. Celle-ci nous engage à mettre en place des actions pour réduire notre consommation électrique, mais aussi former nos collaborateurs et clients à la sobriété énergétique et promouvoir l’application Ecowatt. Parallèlement, nous avons construit un plan de sobriété, dont l’objectif est de réduire notre consommation énergétique de 35% d’ici 2024. Plusieurs actions ont été mises en place depuis le 15 juillet dernier, comme le chauffage réglé à 18°C et la climatisation à 26°C en été sur l’ensemble de notre parc, l’extinction des enseignes lumineuses en dehors des heures d’ouverture des magasins ou quand la luminosité extérieure est suffisante, ou encore le passage de l’ensemble de nos magasins en éclairage LED.
Quelles sont les actions à destination des consommateurs ?
Nous souhaitons accompagner les Français dans cette même démarche et avons lancé un programme pour les encourager à se diriger vers des produits moins énergivores. Ces produits moins gourmands en énergie, mais également ceux qui participent à la réduction de la consommation énergétique, sont ainsi mis en avant dans nos magasins et sur notre site Boulanger.com. Des offres promotionnelles sont d’ailleurs proposées pour inviter les consommateurs à choisir des appareils plus durables et plus respectueux de l’environnement.
Vous avez d’ailleurs annoncé l’arrêt de la commercialisation de produits de cuisson gaz sous vos marques propres (Listo, Essentiel B et Miogo), pour inciter les consommateurs à passer à l’électrique. Quelle est la genèse de ce projet ?
Ce projet est né il y a 2 ans, en partant du constat que cuire au gaz émet 4 fois plus de CO2 que la cuisson électrique et engendre une plus forte déperdition d’énergie. A l’origine, nous avions envisagé ce sujet sous l’angle écologique, sans pour autant communiquer. Mais dans le contexte actuel, il est de notre responsabilité d’avoir un rôle de pédagogie et d’accompagnement des consommateurs sur les questions environnementales, mais aussi sociétales, au regard de l’augmentation des prix de l’énergie.
Nous avons donc lancé ce programme le 6 octobre dernier, qui s’articule autour de différents axes. A commencer par l’angle pédagogique avec Action Planète, notre portail dédié à la sobriété énergétique. Il explique pourquoi Boulanger a fait ce choix et quels sont les avantages à passer à l’électrique en termes d’écologie, d’économies, mais aussi de confort. Nous avons également un pan serviciel au travers de nos équipes B’dom pour l’installation des plaques et cuisinières électriques à domicile. Et enfin, des offres promotionnelles valables jusqu’au 16 octobre, notamment sur les modèles à induction, avec la reprise et le recyclage des anciennes plaques gaz, mais aussi des offres sur la casserolerie.
Quel rôle peut, ou doit jouer un distributeur dans le changement sociétal et environnemental que nous vivons aujourd’hui ?
Je reste convaincu que le distributeur a un rôle très important. Hier, le consommateur attendait de celui-ci qu’il lui présente des produits répondant à ses besoins. Aujourd’hui, et plus que jamais, il attend du distributeur un accompagnement sur toute la durée de vie de son produit. C’est d’ailleurs ce que nous testons actuellement dans notre flagship d’Englos, pour montrer la voie du Boulanger du demain. Autrement dit, un magasin qui accompagne le consommateur pour choisir le bon appareil, peu énergivore, réparable et fabriqué le plus localement possible. Et aussi un volet d’accompagnement dans toute la durée de vie du produit, qu’il s’agisse d’utilisation en adoptant les bons éco-gestes, d’entretien ou même de réparation. Nous avons d’ailleurs mis en place L’atelier de Gustave dans le magasin d’Englos, qui aide et forme le consommateur pour réparer lui-même son appareil, avec l’aide d’un technicien. Depuis cet été, nous proposons également une offre de rachat des produits lorsque les consommateurs souhaitent s’en séparer, pour favoriser la seconde main. Ce sont autant d’alternatives qui permettent d’adopter un mode de vie plus durable et plus responsable.
Pensez-vous mettre davantage en avant cette offre de produits reconditionnés dans les magasins ?
Tout à fait et les premiers tests effectués à Englos ont vocation se déployer à plus grande échelle. Contrairement à certaines enseignes qui dédient un corner aux appareils reconditionnés, nous avons fait le choix de les intégrer au cœur du rayon, dans les linéaires de produits neufs, au niveau de l’offre d’entrée de gamme. L’idée est de pouvoir proposer ces alternatives au plus grand nombre et, pourquoi pas, permettre au consommateur d’acquérir un produit plus haut de gamme que celui qu’il aurait envisagé d’acheter neuf.
Pour terminer, vos actions en matière de transition énergétique vous amènent-elles à envisager une réflexion sur d’autres familles de produits que les tables et cuisinières à gaz ?
Les produits électroménagers étant les plus énergivores au sein du foyer, de nouvelles pistes sont effectivement explorées. D’ailleurs, nous avons stoppé depuis cette année le référencement des appareils de gros électroménager classés G et nous envisageons d’arrêter ceux classés F sur certaines familles l’an prochain. Et ainsi durcir notre référencement d’année en année, pour référencer les produits qui consomment le moins d’énergie. Nous ferons de même avec l’étiquette énergie et l’indice de réparabilité qui représenteront des critères de sélection. Sur le petit-électroménager, nous réfléchissons à d’autres modes de consommation, notamment la location de courte durée, actuellement en phase de test dans une quinzaine de magasins. Cette offre permet à notre clientèle de répondre, sans engagement, à des besoins occasionnels et de courte durée : un appareil à raclette pour un repas entre amis, une machine à barbe à papa pour un anniversaire. etc. Cela permet de profiter de l’usage, sans pour autant acheter un produit que l’on utilisera très peu de fois dans l’année. Une initiative écoresponsable et ancrée dans l’économie circulaire.