La mise en place du dispositif a été confiée aux éco-organismes Ecosystem et Ecologic qui sont aussi en charge de le piloter. Il a nécessité de longs mois de travail pour trouver l’organisation qui donnera toutes ses chances au fonds d’être un succès. En parallèle, ils ont aussi dû mettre en place le label QualiRépar dont dépend aussi la réussite du dispositif. À partir du 15 décembre, le soutien financier à la réparation sera proposé aux consommateurs pour des interventions sur 31 familles de produits, notamment les aspirateurs (traîneaux, balais et robots), les hottes, les fours encastrables, les lave-linge, les lave-vaisselle, les caves à vin, les réfrigérateurs et les congélateurs, les tablettes, les téléviseurs, les perceuses/visseuses, les téléphones portables... Dès 2024, d’autres appareils électroménagers, électriques et électroniques viendront étoffer la liste, puis d’autres encore les années suivantes. Au total, l’enveloppe globale allouée au fonds s’élève à 410 millions d’euros sur 6 ans.

500 réparateurs labellisés à l’ouverture

Le succès du fonds réparation repose beaucoup sur les professionnels du secteur, à commencer par leur adhésion au label. Sur le terrain, ce sont les réparateurs labellisés QualiRépar qui auront la charge d’appliquer le « bonus réparation » sur leur facture, puis de se tourner vers les éco-organismes pour se faire rembourser cette somme. Dans un premier temps, ils devront sans doute également expliquer de quoi il s’agit aux consommateurs. Ils endosseront donc également un rôle pédagogique, comme ils le font déjà souvent pour expliquer les gestes d’entretien.
Pour que le dispositif fonctionne, il doit s’appuyer sur un réseau de professionnels suffisamment étoffé, représentatif de la profession et couvrant toute la France. Le 15 décembre, le réseau comptera environ 500 réparateurs répartis sur tout le territoire. Mais Ecosystem et Ecologic espèrent développer ce réseau ; ils ont pour objectif d’avoir réuni au minimum 1500 réparateurs labellisés QualiRépar en 2023. Entre outre, dans un communiqué de presse commun, les deux éco-organismes assurent que pour le lancement du dispositif, tous les « types de réparateurs » sont représentés au sein du réseau QualiRépar : « réparateurs indépendants, artisans, réparateurs industriels, Services-Après-Vente (SAV) fabricants et SAV distributeurs », ce qui leur tenait particulièrement à cœur.

Comme promis, les réparateurs labellisés seront répertoriés dans un annuaire qui sera mis en ligne le 15 décembre, le jour du lancement du dispositif. Il sera accessible sur les sites des éco-organismes ainsi que sur le site dédié au label QualiRépar. Les consommateurs trouveront ainsi beaucoup plus facilement un réparateur à proximité de chez eux.

Des enjeux multiples pour le secteur de la réparation

Le but premier du fonds réparation est d’inciter les Français à réparer de manière plus systématique, en agissant sur le frein financier. L’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) le résume très bien : « ce fonds vise à rendre accessible à tous la réparation grâce à une aide financière directement déduite de la facture pour le consommateur. HOP se félicite de ce coup de pouce pour pallier le premier frein à la réparation : le prix ».
Mais pour le secteur de la réparation, les enjeux sont bien plus larges. D’abord, cela permettra aux professionnels de développer les interventions hors garantie (celles qui sont justement concernées par le « bonus réparation »). Ce fonds permettra aussi de rendre les réparateurs plus visibles et plus faciles à trouver grâce à l’annuaire dans lequel ils sont répertoriés. Pratique pour les consommateurs certes, mais c’est aussi une aubaine pour certaines petites structures et artisans indépendants qui n’étaient pas forcément très visibles sur Internet.
Enfin, au-delà de booster le secteur de la réparation, ce dispositif met aussi un coup de projecteur sur le métier de réparateur. Les éco-organismes et les acteurs du monde de la réparation espèrent que cela permettra d’attirer de « jeunes talents ». En effet, comme nous l’avons évoqué à diverses reprises, le secteur manque cruellement de professionnels qualifiés, qui seront d’ailleurs de plus en plus sollicités du fait des soutiens financiers liés au fonds réparation. Ce à quoi s’ajoute une pyramide des âges qui n’est pas favorable. Tous les professionnels du secteur de la réparation s’accordent sur ce point : il est urgent d’intéresser et recruter des jeunes pour les former aux métiers de la réparation