Par Philippe Michel
Mise à jour au 9 juin 2017 :
Dans un communiqué paru ce jour, Carrefour confirme la nomination d'Alexandre Bompard au poste de ¨DG
Ce qui est rafraichissant avec une personnalité comme Alexandre Bompard, c’est qu’il surprend toujours dans ses choix de carrière. Déjà en 2010, nous titrions « Nomination surprise d'Alexandre Bompard à la tête de la Fnac ». Il est alors âgé de 38 ans et l’une de ses missions est de redresser le distributeur pour éventuellement le céder à bon prix. Or, d’enseigne à vendre, la Fnac est devenue acheteuse. Fin 2015, la Fnac fait l’acquisition de Darty au nez et à la barbe du groupe Steinhoff.
Aujourd’hui, alors que la rumeur bruisse depuis une quinzaine de jours, il semblerait que le départ d’Alexandre Bompard soit acté. Selon l’agence Reuters, les discussions seraient bien avancées et la réponse devrait survenir dans les semaines qui viennent, voire même les prochains jours. Pour le groupe Carrefour, un tel recrutement serait une excellente chose. La bourse a d’ailleurs bien accueilli la nouvelle en dopant le titre de la GSA. En effet, à l’heure où les hypermarchés doivent absolument se réinventer, un dirigeant comme Alexandre Bompard apporterait une nouvelle vision. Et clairvoyante si l’on s’en tient aux résultats obtenus lors de ses précédents postes.
L’hypothèse Carrefour
Mais revenons à l’hypothèse d’un départ d’Alexandre Bompard. Du coté de Fnac Darty, le chantier de la fusion entre les enseignes, concrétisé fin juin par la réunion des deux sièges, est quasiment achevé. Celui-ci n’a donc pas forcément besoin de la présence du patron pour être bouclé. On peut aussi considérer qu’Alexandre Bompard ait considéré, à titre personnel, qu’il n’y avait plus de challenge passionnant à attendre au sein de Fnac Darty. Cela se comprendrait au vu du parcours personnel du dirigeant, et aussi au défi que constitue l’évolution du groupe Carrefour dans un monde dominé par Amazon.
On pourrait aussi penser qu’il serait le mieux placé pour procéder à l’acquisition, par Carregfour, de Fnac Darty. C’est ce qu’a suggéré récemment Laurence Hoffmann, analyste au sein du cabinet Oddo Securities. Relayée par les sites d’informations boursières, cette possibilité est assez logique.
En effet, même si Carrefour dispose de rueducommerce pour son offre non alimentaire, l’acquisition de Fnac Darty rendrait le groupe formé par ces deux entités puissant et complémentaire.
Et à bien étudier ce qui se passe en moment dans les magasins Fnac et Darty, où la stratégie du shop in the shop se développe, pourquoi ne pas imaginer à terme des corners Darty et Fnac au sein même des hypermarchés Carrefour ?
Quoi qu’il en soit, les semaines qui vont suivre vont nous indiquer la bonne conjugaison. A savoir quitter le temps du conditionnel pour ceux de l’indicatif et du futur simple.